La Turquie lance son offensive contre les Kurdes en Syrie

En milieu d’après-midi ce mercredi 9 octobre, le président Erdogan a annoncé le début d’opérations militaires des forces turques dans le nord-est de la Syrie. Les combattants kurdes ont, de leur côté, mobilisé leurs troupes.

“Opération Printemps de la Paix” : tel est le nom de code sous lequel l’armée turque est passée à l’offensive ce mercredi 8 octobre dans le nord-est de la Syrie. Le président turc Recep Tayyip Erdogan entend en déloger les combattants kurdes qui, depuis plusieurs années, se battent contre l’État islamique aux côtés de la coalition internationale mais qu’Ankara considère comme des terroristes.

C’est par un tweet que l’homme fort du Bosphore a annoncé le début des opérations contre les forces kurdes : “Les forces armées turques viennent de lancer, avec l’armée nationale syrienne, #OpérationPaixduPrintemps contre les terroristes du PKK/YPG [le PKK est une organisation terroriste en lutte contre l’État turc ; l’YPG est la milice kurde de Syrie] et de Daech dans le nord de la Syrie. Notre but est d’éviter la formation d’un corridor terroriste au sud de notre frontière et d’apporter la paix dans la région.”

 

Recep Tayyip Erdoğan

@RTErdogan

The Turkish Armed Forces, together with the Syrian National Army, just launched against PKK/YPG and Daesh terrorists in northern Syria. Our mission is to prevent the creation of a terror corridor across our southern border, and to bring peace to the area.

Un peu plus tôt dans la matinée, rapporte le New York Times, les troupes kurdes, pressentant une attaque imminente, avaient mis en garde contre “une catastrophe humanitaire” alors les forces turques se massaient le long de la frontière.

 

Dimanche 6 octobre dans la soirée, le président américain, prenant tout le monde par surprise, avait annoncé le retrait des forces américaines de Syrie, donnant de fait son feu vert à une intervention turque. Et même si Donald Trump a semble-t-il rapidement fait marche arrière, ne s’attendant certainement pas à une telle levée de boucliers, y compris dans son propre camp, le président turc a mis à exécution ses projets. D’autant que les militaires américains de deux avant-postes sur la frontière avaient déjà quitté les lieux.

Beaucoup craignent, à l’image du New York Times, que “si les Kurdes sont contraints de se défendre contre les Turcs, il est probable qu’ils déplaceront leurs forces qui se battent actuellement contre Daech”. Autre risque : “Les combattants [kurdes] qui surveillent les quelque 10 000 prisonniers islamistes qui se trouvent dans des centres de détention kurdes” risquent eux aussi d’être envoyés sur le front et de laisser ces djihadistes sans surveillance.

La Syrie avant l’assaut des forces turques en octobre 2019.  Courrier international
La Syrie avant l’assaut des forces turques en octobre 2019.  Courrier international


Source : Courrier international

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