Mauritanie : l’ONG ADDAM défie la langue française

La rédaction en français des documents officiels de l’administration mauritanienne est dans le collimateur de l’Association de diffusion et de défense de la langue arabe en Mauritanie qui persiste et signe l’arabe comme seule langue utilitaire. Une vision qualifiée d’anachronique par les observateurs.

C’est même un danger pour la Mauritanie au moment où son système éducatif se porte de plus en plus mal à cause de l’arabisation à outrance dans tous les cycles fondamentaux et secondaires jusqu’à l’université. Le pays risque même d’être isolé au moment où ses voisins du Maghreb se retournent vers le français ou l’anglais au niveau de l’enseignement. Cette revendication de l’usage uniquement de l’arabe dans l’administration portée par une ONG d’obédience arabe est née de la volonté de ses défenseurs de faire pression sur les autorités de Nouakchott d’adopter l’arabe comme seule langue utilitaire du pays la seule langue mauritanienne. C’est une étroitesse d’esprit que de croire à une Mauritanie monocolore.

La Mauritanie n’est pas seulement arabe. Elle est également africaine comme en témoignent les composantes nationales afro-mauritaniennes ( Pulaar, sooninke et ouolof) les premiers occupants du pays. Si l’ONG mentionne que la constitution reconnaît ces langues nationales qu’elle qualifie de dialectes, elle n’en a jamais fait un cheval de bataille pour leur promotion. Deux poids deux mesures pour des défenseurs de la culture d’un pays à vocation multiculturelle.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 10  septembre 2019)

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