
L’ancien ministre des finances et de l’économie est depuis cette semaine le patron de la SNIM. Ould Djay remplace ainsi Ould Ely nommé il y a seulement 10 mois. Cette nomination indigne les observateurs et l’opposition mauritanienne.
Ce parachutage de Ould Djay au sommet du fleuron de l’industrie mauritanienne est une grave erreur du nouveau chef d’Etat qualifiée par les observateurs comme un pis-aller pour faire taire les rumeurs selon lesquelles les caisses de l’Etat ne sont pas vides et par conséquent que le pays ne traverse pas des difficultés économiques. Les derniers montages médiatiques du ministre actuel de l’économie et du porte-parole du gouvernement sur la bonne santé financière du pays va dans le sens de rassurer les citoyens et les investisseurs étrangers.
Mais c’est la nomination à la tête de la SNIM au bord du précipice qui fait des polémiques. L’ancien ministre des finances est sans aucun doute la personnalité la plus décriée du régime de Ould Aziz. C’est lui qui a mis en œuvre toutes les forces clientélistes actives à la présidence. C’est la courroie de transmission de la gabegie et de la corruption. Tous les projets fictifs passaient par lui comme en témoigne le fameux projet ville nouvelle Chamy avant le deuxième mandat de Ould Aziz dans la région de Dakhlet-Nouadhibou au profit de la tribu Oulad Bousbah devenue les nouveaux maîtres des mines. Il était question de la construction d’un lycée de plus d’une centaine de millions d’ouguiya qui n’a jamais vu le jour encore moins la ville dont le coût défie toute concurrence. Ould Djay est mêlé à la quasi-totalité des marchés de gré à gré offert gracieusement aux proches de Ould Aziz. En tant que ministre des finances tout passait par lui.
Aucun secteur productif n’est épargné, la pêche, le pétrole, l’or et le cuivre et même l’accaparement des terrains au profit du locataire du palais de Nouakchott. Où sont passés les milliards du pont de Rosso, du carrefour de Madrid, de l’aéroport Oumtounsy, de l’ancien aéroport etc… ? Tous ces biens de l’Etat doivent être restitués aux contribuables. Et Ould Aziz est parti avec 300 valises. C’est cette personnalité controversée qui se retrouve à la tête de la plus grande société d’Etat à laquelle lui-même a contribué à sa faillite. Considérée longtemps comme vache laitière de l’Etat la SNIM risque encore de manquer du lait avec un nouveau patron qui a l’habitude de manipuler les chiffres et de tromper la vigilance même des experts du FMI et de la Banque mondiale.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 07 septembre 2019)
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