
Quel avenir pour la coalition Vivre ensemble après les présidentielles du 22 juin dernier ? Une question qui taraude les observateurs au regard de ses résultats plus de 8 pour cent des suffrages. C’est son leader KHB qui donne la première réponse. Son avenir sera ce qu’en feront les mauritaniens renvoyant ainsi la balle à ces milliers de femmes et d’hommes de jeunes qui ont voté pour lui.
Une ambiguïté qui traduit les contours divers de la CVE qui regroupe cinq principales formations politiques mauritaniennes : MPR, AJD-MR, FPC, PLEJ, ARC EN CIEL et FP. C’est incontestable c’est l’échec du FNDU à choisir un candidat unique pour la présidentielle qui a contribué à l’émergence de forces patriotiques sous la CVE autour d’un leader KHB dont le parti venait à peine d’être dissout en application de la loi 2012 pour les partis n’ayant pas participé à 2 élections successives ou n’ayant pas obtenu au moins 1 pour cent des suffrages des élections de septembre 2018.
Une candidature consensuelle des leaders Sarr Ibrahima, Samba Thiam, Bâ Mamadou Alassane, Balas et Ch’Bih Cheikh Mélainine. L’AJD-MR apparaissait un peu affaibli des élections de septembre avec la perte de la Mairie de la Sebkha et les 3 députés et en dépit du soutien du parti islamiste TAWASSOUL la première force de l’opposition et des FPC toujours non reconnues officiellement. Mais son leader est une figure emblématique de l’opposition mauritanienne.
Le chef historique des FLAM commence à être écouté depuis son retour au bercail par la classe politique toutes tendances confondues. Le rapprochement de Samba Thiam et de Ibrahima Sarr a permis de faire avancer la question nationale et sociale dénominateur commun avec tous les autres leaders et en particulier le fondateur du front patriotique Ch’Bib dont le parti a fait de l’unité nationale et de la promotion des langues nationales son credo. Ce serait une erreur de qualifier la CVE de communautariste afro-mauritanienne. Avec plus de 8 pour cent des suffrages la coalition acquiert ainsi un poids électoral non négligeable qui donne une légitimité aux leaders et maintenant une place sur la scène nationale. La pertinence de l’avenir est réelle. Il concerne toute l’opposition. C’est tout l’enjeu de la prochaine décennie.
La CVE symbolise une opposition qualifiée d’antisystème. C’est son ADN qui la singularise par rapport à l’opposition démocratique sous la houlette du FNDU qui regroupe près de 11 partis. Cette nouvelle configuration oblige la CVE à penser à une mutation profonde et en finir avec la pléthore de partis.
La mutation vers une seule formation politique est possible mais c’est un long chemin sinueux qui passe d’abord par un Hara Kiri de tous les leaders. Il convient à chaque parti de ne pas céder au réflexe du nombril. Cette nouvelle phase demande du temps et des idées nouvelles pour une stratégie commune. Les élections ont montré aussi qu’il faudra beaucoup compter avec la jeunesse consciente de son exclusion et de sa force de défiance envers le pouvoir. Quelle que soit l’option pour une coalition ou pour un parti le problème de leadership se posera. Mais le plus important c’est toujours le consensus parce que ce qui les unit est plus important ce qui les divise. Pour les observateurs l’avenir de la CVE est entre les mains des leaders des partis.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 30 août 2019)
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