Biarritz – Au G7, offensive de charme, coups de théâtre et “ambiance de fin d’époque”

Le nucléaire iranien, le commerce mondial et les incendies en Amazonie ont dominé les discussions, à Biarritz, entre les dirigeants des États-Unis, de la France, de l’Allemagne, du Japon, du Royaume-Uni, de l’Italie et du Canada.

Les dirigeants du G7 ont affiché lundi 26 août, à l’issue du sommet de Biarritz, une unité rare depuis l’élection de Donald Trump. Après des “pourparlers” où “l’Iran, le commerce mondial et les feux de forêt en Amazonie ont dominé les discussions”, les chefs d’État ou de gouvernement “des États-Unis, de la France, de l’Allemagne, du Japon, du Royaume-Uni, de l’Italie et du Canada ont aplani certaines de leurs divergences”, note Deutsche Welle.

Le président français, Emmanuel Macron, s’en est félicité lors d’une conférence de presse de clôture aux côtés de son homologue américain :

Nous avons réussi à trouver de véritables points de convergence, sans précédent, très positifs, qui nous permettront d’aller de l’avant d’une manière très utile.”

“Touche personnelle”

 

M. Trump en personne a salué “deux jours et demi de grande unité”. En matière de commerce, l’occupant du Bureau ovale “a indiqué qu’il pourrait y avoir un dégel des tensions […] entre la Chine et les États-Unis, car il a déclaré que les délégations reprendront ‘très bientôt’ les négociations”. S’agissant du dossier du nucléaire iranien, il “a déclaré qu’une rencontre entre lui et son homologue Hassan Rohani dans quelques semaines était réaliste, après une série de manœuvres diplomatiques de la France”. Quant aux questions environnementales, “le groupe de dirigeants a convenu d’affecter 20 millions d’euros à la lutte contre les incendies en Amazonie”, note la chaîne allemande une aide toutefois rejetée dans la foulée par le gouvernement brésilien.

“Trump a réussi à bien se comporter, ce qui n’est rien de moins que du jamais-vu”, résume François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique, dans le Financial Times. Sans doute est-ce là un effet de “la touche personnelle” déployée par M. Macron pour “apaiser les tensions du G7 à l’ère de Trump”, relève le quotidien économiqueL’hôte a “lancé une offensive de charme” à l’endroit du président américain, “l’invitant à un déjeuner privé inopiné de deux heures samedi et l’informant immédiatement après avoir rencontré Mohammad Javad Zarif, le ministre iranien des Affaires étrangères, qui a effectué une visite surprise à Biarritz dimanche” – l’un des “coups de théâtre” de la rencontre.

“Aucun progrès significatif”

 

Le Financial Times rappelle que l’an dernier le sommet du G7 au Canada s’était soldé par un fiasco, M. Trump ayant retiré son soutien au communiqué final et lancé des insultes contre le Premier ministre Justin Trudeau sur Twitter. Le président français “a eu l’habileté de ne pas publier de communiqué final”, raconte le Guardian. “S’il n’y avait pas de document, il n’y avait rien à refuser de signer.” A la place a été diffusée une simple déclaration “comportant quelques aspirations concernant le commerce, l’Iran, l’Ukraine, la Libye et Hong Kong, qui était plus mince que la simple page sur laquelle elle était imprimée”.

Le grand raout s’est achevé” sans qu’aucun progrès significatif n’ait été réalisé sur les questions les plus urgentes, mettant à nu le fossé grandissant entre les États-Unis et d’autres nations dans leur lutte pour résoudre des problèmes comme le commerce et le changement climatique”, écrit en écho le Washington Post. Surtout, estime le Guardian, il planait à Biarritz “une ambiance de fin d’époque”. Le rendez-vous a permis de se rendre compte “que tout pourrait s’aggraver l’année prochaine, lorsque Trump sera le maître du jeu”, estime le quotidien britannique. “Il sera alors en pleine campagne pour sa réélection – et donc encore moins disposé à faire des compromis qu’il ne l’était” dans les Pyrénées-Atlantiques.

Violette Robinet

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

 

Quitter la version mobile