Crise RIM-BID : Les responsables !

Rien ne va plus entre l’Etat mauritanien et la Banque Islamique de Développement (BID). La crise qui couvait depuis des mois resurgit ces derniers jours avec le refus de la BID de décaisser tout montant déjà alloué à des projets de développement en Mauritanie. Un portefeuille qui finance l’électricité, la santé, l’agriculture, l’éducation…

Comment en est-on arrivé là ? Tout semble partir d’une ligne de crédit de 30 millions Usd allouée par la Banque Islamique de Développement au profit de la Somelec. Selon des sources internes, la ligne de crédit serait destinée à la Somelec afin qu’elle puisse « payer ses commandes en hydrocarbures ».

Cette solution argue-t-on de même source a « l’avantage de soulager la trésorerie de l’entreprise» à charge pour la Somelec de rembourser environ cent millions anciens,par échéance, sur quelques années. Mais apparemment la Somelec n’a plus remboursé depuis quelques mois le moindre ouguiya. Le trésor public aurait servi à effectuer les derniers remboursements mais s’est vite essoufflé.

Face au refus (ou l’incapacité) de la Somelec à honorer ses engagements, une fois que le trésor public n’y parvenait plus, la Banque Islamique de Développement a saisi l’ancien ministre de l’économie et des finances, Mokhtar Ould Djiaye, espérant qu’il force la main à Mohamed Salem AHMED alias Merkhi, Directeur Général de la Somelec. Mais il n’en sera jamais cas. Toutes les correspondances de la BID resteront lettres mortes. Le conseil d’administration que préside Mohamed Lemine Salem DAH et comprenant des personnalités reconnues aurait été également au parfum mais n’a pas osé lever le petit doigt.

Tout le monde le sait, la Banque Islamique de Développement est l’une des rares banques qui finance sans compter sur les pays d’obédience islamique. En Mauritanie est bien présente mais là où le bas blesse, c’est qu’en refusant d’honorer son engagement, la Somelec mettait en péril des projets structurants financés par la même banque.
Un legs empoisonné pour le nouveau gouvernement

La question que l’on est en droit de se poser, c’est pourquoi l’ex-ministre de l’économie et des finances, pourtant prolixe sur son « bilan » n’a-t-il pas quoique ce soit pour épargner au pays cette crise de confiance avec l’un des bailleurs les plus importants ? Pourquoi lui qui « terrorisait » toutes les administrations n’a-t-il rien pu contre le DG de la Somelec ? Les deux hommes sont considérés proches parmi les proches de l’ancien président Mohamed Ould Abdelaziz.

Aujourd’hui en tout cas, avec en toile de fonds la sécheresse qui pointe, le nouveau gouvernement ne pouvait être plus mal servi ; de sorte que certains anciens collaborateurs de l’ancien ministre l’accusent d’avoir personnellement «jeté dans les tiroirs » les différentes réclament de la BID. Ils n’hésitent pas à faire le lien entre son départ prévu et un «sabotage » orchestré pour rendre au nouveau président la vie plus dure.

L’affaire devenue apparemment un secret de polichinelle est sur toutes les lèvres aujourd’hui. Mais que pourra faire le nouveau gouvernement pour ramener la confiance avec un bailleur aussi sérieux que la BID, sinon donner de nouveaux gages de respect des engagements et non des promesses d’ivrogne comme ce fut jusqu’ici le cas. Par ailleurs, le gouvernement devrait situer les responsabilités dans cette affaire et demander des comptes à qui de droit.

Source : Mauriweb (Le 15 août 2019)

 

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