Crise post-électorale Mauritanie : la députée Kadiata Diallo riposte

Au lendemain de la clarification de l’UFP sur sa position officielle sur la crise post-électorale, la députée Kadiata Diallo revient à la charge cette semaine en répondant au responsable du parti en France Baba Maréga sur les profondes divergences qui remontent à 2011.

« Le linge sale se lave en famille ». Pour l’instant ce dicton est passé à côté des oreilles des dirigeants d’un des principaux partis de l’opposition démocratique. Depuis plus d’une semaine les observateurs assistent à un grand déballage des contradictions au sein des instances dirigeantes, qui fait étalage au grand jour le pourrissement d’une situation. Un feuilleton qui augure d’autres tensions plus graves qui pourraient conduire à la démission de la députée Kadiata Diallo voire d’autres cadres du parti.

Depuis des années elle s’est toujours identifiée au parti et à sa ligne d’avant-garde des libertés. C’est dans ce sens qu’elle n’a jamais cesser de mettre en garde notamment le président et les autres dirigeants à l’intérieur comme à l’extérieur contre une déviation de cette ligne fondamentale. Et très souvent ses critiques se sont heurtées contre un mur voire considérées comme une déviation du parti.

Pour preuve et pour répondre au responsable du parti en France Baba Maréga, la députée n’a pas hésité à remonter le temps pour faire comprendre que les divergences ne datent pas d’aujourd’hui comme en témoigne la ligne adoptée en 2011 qui porte sur l’engagement du parti « Aziz dégage ». Une stratégie qui n’avait pas la chance de réussir parce inadaptée à la situation mauritanienne différente de la révolution Jasmin de la Tunisie et d’autres pays arabes. De même les boycotts des législatives et municipales de 2013 ont desservi le parti et causé en grande partie son recul qui sera confirmé aux élections de septembre dernier. Et la députée ne pardonnera pas à ses camarades en particulier le président d’avoir boycotté la cérémonie de commémoration des massacres des 28 soldats noirs d’Inal au siège du parti.

Les griefs sont nombreux et la fronde des jeunes du parti l’année dernière sur la laïcité est un épisode de plus qui traduit une présidence autoritaire très souvent qui tourne à des bras de fer et à l’avantage du chef. Ses menaces de sanctions ne vont toujours pas dans le sens de résoudre les principales contradictions au point que les jeunes ne se sentent plus soutenus. C’est tout cela qu’elle a cherché à corriger pour sauver le parti dans le respect et la discipline selon ses propres termes. Le feuilleton d’été est loin de se terminer.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya le 30 juillet 2019)

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