Crise postélectorale Mauritanie : l’opposition en quête d’une boussole

Après la tentative esseulée du candidat abolitionniste Ould Abeid pour un dialogue avec le pouvoir, c’est la déclaration commune des 4 candidats malheureux qui focalise l’attention des observateurs cette semaine à Nouakchott. Un document qui met en avant la libération de tous les détenus suite à la crise postélectorale et l’arrêt des poursuites judiciaires des personnes concernées et les autres opposants exilés et à l’intérieur du pays.

 

Une déclaration timide au fond qui s’adresse à la fois au président sortant dont l’objectif en fin de règne est d’assurer ses arrières pour vivre tranquillement sa retraite dorée qu’il pourrait passer dans sa seconde résidence aux Emirats arabes unis. Et également au nouveau président Ould Ghazouani pour qu’il considère ces conditions préalables au dialogue inclusif.

Mais les 4 candidats malheureux qui dénoncent le pouvoir personnel dans l’ombre de Ould Ghazouani ne donnent pas l’impression d’avoir d’autres perspectives d’avenir. Si non à permettre à l’opposant exilé Bouamatou de rentrer au pays pour assouvir ses ambitions personnelles.

Cette exigence traduit encore une fois les contradictions internes d’une opposition en quête d’un messie pour sortir le pays de l’impasse politique et économique héritée de Ould Aziz. C’est une déclaration qui intervient au lendemain de celle de la coalition de l’abolitionniste Ould Abeid replongeant l’opposition dans une mauvaise posture. Les leçons apparemment de la désignation du candidat unique à la présidentielle n’ont pas été tirées.

L’abolitionniste Ould Abeid fait étalage de son succès à la présidentielle et se veut leader principal alors que les dirigeants du parti islamiste tablent sur la désunion pour jouer la première force de l’opposition mais proche du nouveau pouvoir. Tout indique que la prochaine réunion de son conseil national au lendemain de l’investiture de Ould Ghazouani va dans ce sens.

Ainsi l’opposition semble s’éterniser dans une voie sans issue en quête d’une boussole qu’elle a perdue depuis les accords de Dakar en 2008. Une mauvaise image qui pourrait retarder son dialogue avec le pouvoir nécessaire pour sa survie. A moins qu’elle ne veuille se contenter d’être cette grande machine à perdre les élections.

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

(Reçu à Kassataya le 24  juillet 2019)

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