Mauritanie : dans l’attente de l’investiture de Ghazouani

Les Mauritaniens attendent l’investiture du président élu Mohamed Cheikh Ahmed Mohamed Ghazouani prévue le 2 août prochain. Son élection, contestée, perpétue la tradition de l’investiture de dirigeants issus des rangs de l’armée, depuis 1978.

 

Les Mauritaniens, classe politique, société civile et citoyens de toute condition, attendent l’investiture de Mohamed Cheikh Ahmed Mohamed Ghazouani, candidat de la majorité, élu président de la République avec 52% des suffrages, au premier tour du scrutin présidentiel du 22 juin 2019.

Des résultats contestés par les quatre candidats de l’opposition: Biram Dah Abeid (indépendant-leader anti-esclavagiste), Sidi Mohamed ould Boubacar (indépendant, soutenu par les islamistes du Rassemblement National pour la Réforme et le Développement/RNRD, ancien Premier ministre), Kane Hamidou Baba (Coalition Vivre Ensemble-CVE) et Mohamed ould Maouloud (Coalition des Forces pour le Changement Démocratique-CFCD).


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Le nouveau président de la République Islamique de Mauritanie a été élu dans le respect des règles fixées par la constitution, notamment par rapport à la limitation des mandats.

Ce président est originaire de la région de l’Assaba (Est). Général à la retraite, ancien chef d’état-major général des armées (CEMGA), ex-ministre de la Défense et compagnon du président en exercice, Mohamed ould Abdel Aziz, depuis une quarantaine d’années, Ghazouani est le symbole de la perpétuation du système issu du putsch militaire du 10 juillet 1978, sachant que la parenthèse de Sidi ould Cheikh Abdalahi n’a été que de courte durée: ce président civil élu démocratiquement a pris ses fonction le 19 avril 2007 et a été renversé par l’actuel présidet et son successeur le 6 août 2008.

Une règle non écrite, suivant laquelle le pouvoir d’Etat en Mauritanie est exercé par un officier de haut rang, dirigeant un régime d’exception, ou recyclé dans la politique à la faveur de l’avènement d’un multipartisme sous forme de camisole de force, imposée par des partenaires occidenta


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Une commission présidée par le Ministre, secrétaire général de la présidence de la République, Cheikh Mohamed Cheikh Sidya, prépare activement l’entrée en fonctions du nouveau chef de l’Etat.

De nombreuses invitations ont été adressées aux souverains et chefs d’états des pays frères et amis, pour donner une grande dimension à l’évènement, bien au-delà des frontières nationales.

En attendant, les lignes semblent bouger au sein de la classe politique, à la faveur de quelques contacts, même encore timides, entre le camp du président élu et au moins une frange de l’opposition.

Le pays semble se diriger vers un climat politique civilisé et plus apaisé avec la levée des barrages des forces armées et de sécurité, qui donnaient de Nouakchott l’image d’une citadelle sous un état de siège non déclarée.


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Parmi les nouveaux signaux de détente, il faut également relever le discours du leader de l’Initiative de Résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), Biram Dah Abeid, classé deuxième à l’issue du scrutin du 22 juin dernier, qui a recemment rencontré le porte parole du gouvernement.

S’exprimant hier sur les antennes d’une télévision privée de la place, il y a 2 jours, le candidat malheureux à la présidentielle 2019, nie toute perspective d’entrée au prochain gouvernement. Une précision utile au moment ou la presse locale parle de la possibilité d’un gouvernement élargi à une partie de l’opposition.

Cependant, le leader anti-esclavagiste se dit favorable à «un dialogue sincère, qui doit être immédiatement noué, avant le départ du président Mohamed ould Abdel Aziz».


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Dans cette atmosphère d’attente, l’hebdomadaire «Le Calame» généralement critique vis-à-vis du pouvoir, parle «du mois le plus long» et évoque «l’espoir de voir l’actuel président, dont l’impopularité atteint des records, céder le pouvoir à son dauphin, sans trop de casse.

Espoir de voir le pays tourner la page de la crise politique qu’il vit depuis plus de 10 ans. Espoir de voir un président normal dirigeant sa majorité avec tact, et respectant son opposition, présider à notre destinée. E spoir d’une justice non inféodée à l’exécutif. Espoir devoir une éducation abandonnée à son sort  et une santé publique à l’agonie, se relever».

Cheikh Sidya

correspondant à Nouakchott

Source : Le 360.ma (Maroc)

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