Les 5 pays du sahel ( Mauritanie,Niger, Burkina Faso, Mali et Tchad) n’arrivent pas à décoller depuis 2015 pour venir à bout des terroristes islamistes. Ils n’arrivent surtout pas à voler de leurs propres ailes. C’est là toute la faiblesse d’une organisation subsaharienne placée sous perfusion des bailleurs de fonds internationaux et sous la houlette de la France.
La raison est simple, la lutte contre les Jihadistes n’est pas que militaire. Sur ce terrain- là c’est perdu d’avance. Les barbus dans cette vaste bande sahélo-saharienne ont plusieurs visages. C’est en réalité une pieuvre avec des tentacules de plus en plus mortels qui ont déjà fait plusieurs centaines de morts côté soldats sur le terrain et côté populations civiles. La particularité de cette guerre au cœur du Sahel c’est qu’elle s’est transformée au centre du Mali et à la frontière entre le Burkina et le Niger en un conflit interethnique qui a viré au génocide des peuls perpétrés par les chasseurs Dozos au centre du Mali.
En multipliant les attaques dans trois pays les Jihadistes rendent plus difficiles les opérations de Barkhane, dispositif militaire français appelé à une mutation. La surveillance avec des outils aussi sophistiqués ne suffit pas pour tromper la ruse des Jihadistes qui se confondent avec les populations. Le Mali faible maillon du G5 Sahel a fait appel récemment aux russes pour réorganiser son armée en se dotant de plus d’équipements. Les acquis d’espionnage ne suffisent pas également malgré un deal entre Interpole et le G5 Sahel car les Jihadistes arrivent à passer entre les mailles du filet sécuritaire.
La Mauritanie en pleine crise post-électorale ne rassure pas pour le moment la France et même les autres pays du club sahélien. Le nouveau président qui prend fonction dès le 1er août est appelé à envoyer un signal surtout que son pays est invité à participer au prochain sommet G7 du 24 au 26 août à Biarritz en France. Ce qui pourrait donner de l’oxygène aux 5 chefs d’Etat qui attendent de meilleurs résultats pour avoir le financement nécessaire au moins pour avoir des équipements militaires.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 14 juillet 2019)
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