Présidentielle en Mauritanie : Ould Ghazouani élu sur fond de contestation de l’opposition

Ould Ghazouani succède ainsi à Ould Aziz dès le premier tour avec 52 pour cent des voix. Une confirmation de la CENI sous pression des militaires qui ont occupé la capitale avec leurs blindés avant même la fin du dépouillement des votes. Cette victoire entachée d’irrégularités et de fraudes est contestée par l’opposition dont les 4 candidats sont convoqués au ministère de l’intérieur.

 

Cette intimidation est qualifiée d’inacceptable par les observateurs qui pointent un coup d’Etat électoral longtemps mûri par le président sortant Ould Aziz et qui a contribué grandement à l’élection de Ould Ghazouani. C’est un général qui remplace un général sous le vernis démocratique. Les élections se suivent et se ressemblent en Mauritanie depuis l’avènement des militaires au pouvoir en 78. Avec la victoire de Ould Ghazouani dès le premier tour avec 52 pour cent des voix c’est une alternance de l’armée conformément à l’agenda caché de Ould Aziz. La CENI sous la pression de l’armée a finalement cédé aux injonctions du pouvoir sur un fond d’état de siège de Nouakchott et des alertes dans les régions où les tendances étaient favorables à l’opposition.

Ce regain de tension est aggravé par la convocation d’urgence des 4 candidats de l’opposition au ministère de l’intérieur aussitôt après la proclamation provisoire des résultats par la CENI. C’est clair ce scrutin où le président sortant a fait la campagne à la place du candidat de la majorité est inédit dans les annales de l’histoire des élections en Mauritanie. Un scrutin où le candidat du pouvoir s’autoproclame vainqueur au début du dépouillement des votes. C’est la démocratie qui prend des coups de massue et l’opposition encore une fois trahie dans sa naïveté de croire à des élections transparentes.

C’est une alternance volée brisant ainsi le rêve de millions de mauritaniens. L’opposition entend tirer toutes les conséquences de cet hold-up électoral dans une perspective de mobilisation du peuple mauritanien. Les observateurs s’attendent à une crise post-électorale inévitable.

 

 

Bakala KANE

(Reçu à Kassataya le 24 juin 2018)

 

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