Avant même le dépouillement final des résultats du scrutin du 22 juin le candidat du pouvoir a laissé entendre qu’il avait gagné les élections avec plus de 50 pour cent déjà des suffrages. Et dans les heures qui suivent des colonnes de blindés envahissent la capitale. Un état de siège qualifié par les observateurs de coup d’Etat électoral.
La capitale mauritanienne se prépare à vivre des heures sombres de son histoire après la proclamation des résultats du scrutin du 22 juin. Depuis hier tous les militaires du pays sont consignés. Nouadhibou, Kaédi, Boghé, Sélibaby, sont en état d’alerte maximum. Des blindés siègent actuellement Nouakchott et prêts à rentrer en action dès la publication des résultats prévus la semaine prochaine. Et au premier jour du dépouillement Ould Ghazouani revendique la victoire avant la publication officielle de la CENI. C’est une des vieilles recettes d’un régime autoritaire communiquer en intimidant dès que sa survie est en jeu.
La forte participation des électeurs serait à l’avantage de l’opposition qui s’est bien mobilisée durant la campagne. Les premières tendances sorties des urnes dans la vallée donnent coude à coude KHB et Ould Abeid et surtout au niveau de la diaspora en France en particulier. Et à Nouakchott c’est plus difficile et ce sera très serré entre Ould Boubacar bien soutenu par le parti islamiste première force de l’opposition et Ould Maouloud qui a séduit l’électorat ouvrier.
Les tendances seraient favorables au candidat indépendant. Ce sont ces tendances défavorables à Ould Ghazouani qui expliquent cette anticipation de l’armée dont l’objectif est de bunkeriser la capitale pour parer à toute éventualité.
Ce couplage état de siège et déclaration de Ould Ghazouani fait planer sans aucun doute un coup d’Etat électoral pointe les observateurs qui s’attendent à une déclaration des 4 candidats de l’opposition.
Cette crainte d’élections non transparentes devient une réalité. Le dernier mot appartient au peuple après la proclamation des résultats par les otages de la CENI.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 23 juin 2019)
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