Can 2019 : Martins, porteur du rêve mauritanien

En novembre, la Mauritanie du sélectionneur Corentin Martins s’est qualifiée pour la première Coupe d’Afrique des Nations de son histoire. Alors que la compétition continentale démarre ce vendredi, le Brestois s’est fixé pour objectif de franchir le premier tour.

 

Quelle est l’ambiance en Mauritanie alors que le pays va vivre la première Can de son histoire ?

Il y a moins d’effervescence que le soir et le lendemain de la qualification le 18 novembre. Mais je sens beaucoup d’impatience depuis le lancement de la préparation. Il y a eu aussi beaucoup d’intensité dans l’entraînement le premier jour de la préparation, c’était marrant, ça montre l’implication des joueurs.

Que représente cette Can pour vous ?
C’est une fierté de représenter la Mauritanie à la Can. Ça a été un exploit de se qualifier. Maintenant, on a envie de montrer qu’on mérite d’y être et qu’on a les qualités pour passer le premier tour. Même si on sait que le groupe est relevé avec le Mali, la Tunisie et l’Angola.

Quel est le profil de votre équipe ?

On n’a pas d’individualités, mais beaucoup de solidarité et d’abnégation. Les joueurs ont réussi à garder une bonne organisation pendant les éliminatoires. On essaie de produire du jeu, repartir de derrière le plus simplement possible, d’avoir le ballon dans les pieds et progresser en attaque placée. On ne saute pas les milieux.

Quels sont les favoris de cette édition ?

L’Egypte qui est le pays organisateur. Et puis il y a, forcément, ceux qui étaient au Mondial en Russie. Je pense au Sénégal, au Maroc, à la Tunisie et au Nigéria.

Le passage à 24 équipes peut-il brouiller les cartes ?

Ça augmente la possibilité d’avoir des surprises. Quand il y a eu le changement de règlement, tout le monde disait que cela pouvait favoriser les équipes plus faibles. Mon objectif était de terminer premier du groupe pour ne pas avoir ces réflexions-là (avant le changement de règlement, seul le premier et les meilleurs deuxièmes étaient qualifiés pour la Can). On a terminé deuxième, mais on a fait des exploits face au Burkina et l’Angola chez nous et battu deux fois le Botswana. Il y a six groupes de quatre, les deux premiers et les quatre meilleurs troisièmes sont qualifiés. Ça nous donne des chances supplémentaires.

El-Hacen El Id, le premier joueur mauritanien à jouer en Liga (avec Valladolid), peut-il devenir une des révélations du tournoi ?

C’est un jeune joueur, né en 1997, avec une très bonne technique et qui n’a pas peur de prendre ses responsabilités. Mais le problème, et je l’ai avec pas mal de mes joueurs, c’est qu’ils ne jouent pas régulièrement dans leur club. El Id a mis les pieds en Liga, a du potentiel, mais n’a jamais joué un match entier. J’ai aussi des joueurs confirmés en Ligue 2, comme Abdoul Ba d’Auxerre, Abdoul Kader Thiam d’Orléans, Harouna Sy et Ibréhima Coulibaly de Grenoble.

Comment a évolué le football mauritanien depuis votre arrivée fin 2014 ?

On sent que la population s’intéresse plus au football qu’avant. Le président a misé sur la stabilité en me gardant depuis 2014. Ce n’est pas facile de tenir si longtemps car les choses sont vite remises en question en cas de défaite. J’ai prolongé à chaque fois car j’ai toujours senti une marge de progression. Aujourd’hui, je sens qu’on a plus de confiance à l’abord des matchs par rapport au début, où il y avait plus d’appréhension.

Et en termes de structures ?

Cela fait deux ans que la Mauritanie a un championnat de première division, de deuxième division, U19, U17 et U15. L’année prochaine, on aura U13, première division féminine et U15 féminine. Je ne crois pas que d’autres pays en Afrique ont autant de championnats. Et puis la Fifa a aidé à la construction de terrains synthétiques supplémentaires. Aujourd’hui, les stades sont pleins.

Source : Le Télégramme (France)

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