Les initiatives, une alternative politique ?

En Mauritanie l’appellation «initiative» a été chargée d’une forte connotation négative. Quand on en parle, c’est pour désigner ces mouvements sortis de nulle part pour accaparer la scène politique et apporter leur soutien à tel ou tel candidat. On les accuse d’opportunisme et on croit ferme à leur caractère «génération spontanée» vivant le temps d’une campagne. Pourtant…

Naturellement, tout commence par une ambition qui peut ne pas dépasser la volonté individuelle et/ou collective de se démarquer, de faire la différence avec ce qui bouge sur la scène. Mais cela peut aller jusqu’à l’affirmation de la rupture avec les cadres organisationnels traditionnels et la foi en la possibilité d’un nouvel ordre.


Nombreuses aujourd’hui sont les initiatives qui ont élaboré un discours fruit d’une réflexion plus ou moins mature et absolument novatrice. Quelques constances chez les structures les plus en vue :


Une conscience aigue de la nécessité d’ouvrir le champ de la participation. On peut, par abus de langage ou simplement par extension volontairement positive, dire que cela s’apparente à la revendication plus ou moins universelle d’une démocratie plus représentative, plus citoyenne et forcément plus populaire.


Une forte volonté de réaffirmer l’unité nationale comme concept fondateur de la volonté du vivre ensemble. Même au sein des initiatives créées sur la base d’une appartenance tribale ou régionale, la tendance est à rechercher à exprimer la pluralité des composantes. On est fier d’exposer tous les signes de diversité «ethnique, régionale, tribale, socioprofessionnelle».


Un engagement ferme pour la Modernité. La place de la femme qui est toujours aux premières loges, de la jeunesse, la foi en la démocratie comme système adéquat pour laisser s’épanouir le génie créateur de l’homme mauritanien, la revendication d’une école républicaine destinée à former le Mauritanien libéré des carcans du conservatisme, le plaidoyer pour le partage et pour le respect de l’Autre…


Une grande capacité à exprimer sa vision, à organiser les troupes, à participer au débat. Le tout soutenu par une compétence avérée dans l’exploitation des nouvelles technologies de l’information.

La conscience, la volonté, l’engagement et la capacité à mixer ces quelques «ingrédients» sont très certainement à la base de la perspective ouverte à un moment où la classe politique traditionnelle arrive à bout d’un parcours cahoteux chaotique.

Alors comment saisir l’opportunité historique de renouveler la classe politique ?

Ould Omeïr Mohamed Fall

Facebook – Le 16 juin 2019

 

 

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