A 48 heures de l’ouverture officielle de la campagne électorale le candidat indépendant Ould Boubacar brise le tabou cette semaine à Nouakchott en déclarant à la presse nationale que l’administration mauritanienne ne doit être qu’en arabe. Le prétendant au fauteuil présidentiel pointe du doigt la politique d’arabisation depuis 1960 mais avec une nuance que les langues nationales ( Pulaar, Sooninke et Ouolof) sont aussi importantes comme le stipule la constitution.
L’arabisation est un sujet très sensible en Mauritanie et suscite des polémiques notamment sur l’instrumentalisation de la langue arabe à des fins politiques. Une domination culturelle qui date depuis l’aube des indépendances dont les conséquences sont fâcheuses sur la cohabitation. A deux jours de l’ouverture officielle de la campagne Ould Boubacar relance la question culturelle en Mauritanie en insistant sur le respect de l’utilisation de l’arabe dans l’administration dans une déclaration cette semaine à la presse nationale à Nouakchott. Et en même temps le candidat indépendant pointe l’importance des langues nationales ( Pulaar, Sonninke et Ouolof) au même titre que l’arabe comme le stipule la constitution.
Ce recadrage du débat est un message envoyé aux extrémistes notamment arabes pour revoir leur copie sur l’identité culturelle du pays. La Mauritanie est un pays multiculturel et la diversité est sa seule chance pour l’unité nationale et la cohésion sociale. Ould Boubacar brise ainsi un tabou surtout en brandissant la constitution comme la seule référence jusqu’ici contournée par les différents successeurs au palais de Nouakchott. C’est dans cet esprit de remettre les pendules à l’heure que le candidat prône l’ouverture des mauritaniens vers les grandes langues de communications faisant allusion au français que les régimes depuis 1960 ont eu tendance à négliger bien que la réalité administrative est autre.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à kassataya le 05 juin 2019)
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