
Le premier tour des élections présidentielles le 22 juin prochain est très attendu par les mauritaniens et les observateurs. 6 candidats sont en lice et ils ont une seule idée en tête : gagner les suffrages des mauritaniens. Plus d’un million et demi d’électeurs sont appelés ainsi à aller aux urnes.
Ce scrutin est le dernier après les élections de septembre dernier où le chef de l’Etat sortant ne briguera pas un troisième mandat. Mais malgré cette interdiction les mauritaniens ont l’impression qu’il ne veut pas abandonner le pouvoir.
En désignant lui-même son successeur Ould Aziz a court-circuité le parti UPR pour mieux contrôler la situation. Avec une majorité absolue au parlement le président mauritanien ne se gêne pas non plus pour faire des nominations électorales afin de grossir les rangs des personnalités politiques qui vont renforcer l’équipe de campagne de son candidat Ould Ghazouani. C’est surtout le refus de réviser le processus électoral, principale revendication de l’opposition qui suscite beaucoup d’inquiétudes à 3 jours de l’ouverture officielle de la campagne. L’absence d’élargissement de la CENI à l’opposition est un mauvais signe de la transparence des élections.
Ajouter à cela l’impression des bulletins de vote confiée à un proche du président et une HAPA (Haute autorité audiovisuelle) monocolore dont on sait qu’elle ne veillera pas au dérapage du candidat du pouvoir encore moins à l’égalité des candidats dans la presse audiovisuelle publique. Dans ces conditions les observateurs craignent un scrutin biaisé dès le départ qui donnera un coup d’arrêt à l’espoir des millions de mauritaniens qui aspirent au changement.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya 04 juin 2019)
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