Pour les observateurs le couplage des militaires et civils pour voter le même jour et adopté cette semaine à Nouakchott par le conseil des ministres est une décision d’ordre pratique. Cet amendement n’a aucun impact positif sur la transparence des élections qui bute actuellement sur la recomposition de la CENI, principale revendication de l’opposition mauritanienne.
En effet ce changement pourrait créer des embouteillages au niveau des bureaux de vote au moment où le RAVEL enregistre de nouveaux inscrits par rapport aux élections de septembre dernier. Il pourrait à la rigueur diminuer les doublons de vote qui auraient été signalés lors des trois derniers scrutins.
Pour les observateurs c’est encore une fuite en avant du gouvernement qui cherche à tout prix à se laver de tout soupçon de manque de volonté politique alors que le véritable changement réside dans la révision du processus électoral réclamé par l’opposition depuis des mois pour ne pas dire depuis 2009. Cet amendement en réalité est un voile qui cache en réalité toute la stratégie de Ould Aziz à reconduire son régime le 22 juin prochain. La surenchère du gouvernement à imposer l’opposition à donner un siège à une femme parmi les 3 acceptés va dans le sens d’un refus politique pour aller jusqu’à la campagne officielle prévue à la fin du Ramadan. Même avec des observateurs européens cela ne garantit pas forcément des élections transparentes et inclusives.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 10 mai 2019)
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