Mauritanie : vers une sortie de crise de la SNIM

600 millions d’ouguiya ( MRU) pour la couverture sociale des travailleurs de la SNIM. C’est l’enveloppe que ce fleuron de l’industrie mauritanienne met sur la table pour apaiser la colère des grévistes cette semaine dans la grande cité ouvrière de Zouérate. Un début de sortie de crise sociale mais pas économique avec un endettement qui s’accroît d’année en année à cause la scandaleuse impunité de ses dirigeants depuis son existence.

Avec le changement en perspective du locataire du palais de Nouakchott les observateurs ne sont pas pour autant optimistes sur la situation économique du pays avec un endettement qui avoisine les 5 milliards de dollars cette année. Et par ricochet c’est la SNIM qui ne s’en sort plus au moins depuis plus d’une décennie avec une baisse de la production du minerai de fer, véritable poumon du pays en quête d’un souffle nouveau face à la concurrence internationale. Les grèves presque chaque année de ses travailleurs dans la cité de Zouérate enfoncent davantage la SNIM dans le rouge.

Les dirigeants étant incapables de négocier avec les syndicats. Un manque de dialogue social qui perturbe l’ensemble des rouages de la société du pôle de la production au siège à Nouadhibou où le minerai est achevé. Cette politique d’autruche fait craindre un état de dégradation avancé dans tous les domaines. Face à cette impasse la SNIM décide cette semaine de débloquer 600 millions d’ouguiya pour la couverture sociale des travailleurs. Une somme en réalité pour calmer les grévistes qui protestent contre leurs mauvaises conditions de travail et de vie. Le nouveau patron de la société minière qui vient constater l’ampleur des dégâts aura du mal à redresser une situation dont les  principaux responsables sont avant tout l’Etat qui en a fait sa vache à lait et les différents dirigeants qui en ont profité pour remplir leurs poches depuis la nationalisation de la MIFERMA.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 08 mai 2019)

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