Au Soudan, les contestataires annoncent qu’ils vont nommer un gouvernement civil

Au Soudan, l’annonce d’un projet d’institutions de transition par l’opposition vendredi matin, alors que des milliers de manifestants sont venus renforcer le sit-in géant organisé depuis deux semaines devant le QG de l’armée, a été accueillie favorablement par la rue. L’oppostion entend maintenir la pression sur le Conseil militaire de transition qui assume le pouvoir depuis le renversement d’Omar el-Béchir.

 

C’est une annonce importante, brève mais précise, dans laquelle l’Association des professionnels soudanais, l’organisation fer de lance du soulèvement populaire, formule ce qui ressemble à une feuille de route pour assumer très vite le pouvoir à la place de l’armée. C’est d’ailleurs une exigence de l’Union africaine, qui a donné 15 jours aux militaires pour transférer le pouvoir aux civils.

Cette feuille de route tient en trois points, trois nouveaux « niveaux de pouvoir » pour la transition démocratique, dit le communiqué publié ce matin. Et tout cela dans le cadre d’une nouvelle Constitution qui serait rédigée par la coalition unie de l’opposition.

« Pour nous, c’est une bonne chose. Tout le monde, au Soudan, en a marre des militaires. On arrive juste, maintenant, à finir une période de gouvernance militaire, on ne va pas recommencer une nouvelle période pareille, parce que nous tout ce qu’on veut c’est de la démocratie. » A Khartoum, les manifestants se montrent favorable au plan de l’opposition

 

Pour en arriver là, il a notamment fallu une semaine d’allers-retours discrets commencés par une rencontre, le week-end dernier, entre une délégation de l’opposition et le président du conseil militaire de transition.

L’opposition avait alors eu une première occasion de formuler ses demandes, comme la libération des prisonniers politiques et la mise sous contrôle des piliers de l’ancien régime, notamment le Parti du congrès d’Omar el-Béchir. Mercredi, l’opposition avait ensuite remis une lettre au conseil militaire, pour préciser ses revendications.

Un Conseil présidentiel, un Conseil des ministres et un Conseil législatif

Premièrement, il s’agirait d’instituer un Conseil présidentiel, assumant les fonctions régaliennes de l’État. Deuxièmement, un Conseil des ministres restreint, issu de la société civile, s’assurant du bon fonctionnement de l’administration. Et enfin, un Conseil législatif, un Parlement de transition donc, composé de 120 députés dont au moins 40% de femmes et dont les membres devront être représentatifs de la diversité du pays.

Selon une source, l’un des points de blocage seraient les portefeuilles de l’Intérieur et de la Défense que les militaires veulent conserver, alors que l’opposition entend renvoyer les soldats dans leurs casernes et confier une transition de deux ans à une équipe de techniciens.

Une conférence de presse est désormais annoncée pour la fin d’après-midi, ce dimanche, sur les lieux même du sit-in à Khartoum. Devant la foule, les figures de l’opposition fourniront alors des détails sur cette proposition.

Source : RFI

 

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page