Présidentielles Mauritanie : le pouvoir joue à cache-cache avec l’opposition

Deux sièges de plus à la CENI pour l’opposition et réduction de deux ans du mandat de ses membres. C’est la réponse du ministre de l ‘intérieur mauritanien aux exigences de l’opposition pour des élections transparentes en juin prochain.

C’est un petit pas en avant et deux grands pas en arrière des autorités de Nouakchott pour garder le contrôle du prochain scrutin présidentiel. Un jeu favori du pouvoir depuis 2009 pour faire semblant de dialoguer avec l’opposition. En proposant deux sièges pour elle au sein de la CENI le pouvoir ne change pas la donne politique c’est-à-dire ce qu’elle donne de cette main elle la retire de l’autre. Résultat des courses pas de révision du processus électoral. L’enjeu principal c’est le fichier électoral aujourd’hui tripatouillé par la CENI pour organiser des tricheries et des fraudes.

Cette main tendue à dessein du pouvoir vise surtout à tromper l’opinion nationale mais pas les observateurs qui pointent des règles de jeu pipées depuis longtemps pour installer à la Maison brune un fidèle compagnon un frère d’armes de Ould Aziz. C’est clair. C’est ça ou rien. Des élections transparentes c’est un rêve. La réalité c’est qu’en évitant la confrontation avec le pouvoir l’opposition laisse filer sa chance pour renverser un pouvoir militaire qui commence à perdurer. Les leaders de l’Alliance électorale démocratique n’ont pas tiré les leçons des élections de septembre dernier. La défiance envers la CENI n’a pas été au rendez-vous.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 03 avril 2019)

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