Crise politique Algérie : Bouteflika sort par la petite porte

Le président algérien Abdel Aziz Bouteflika vient de remettre sa démission au conseil constitutionnel suite au coup de semonce de l’armée sur fond de la poussée de la rue depuis février dernier. Les algériens attendront au moins le 28 avril prochain date du terme du mandat de Bouteflika avant de connaître la suite de la transition.

Ainsi va l’histoire. Après deux décennies de pouvoir sans partage Bouteflika rend malgré lui les clés du palais d’Alger avec beaucoup de regrets et dans un fauteuil à cause de sa maladie qu’il traîne depuis des années. A force de s’agripper au pouvoir le président algérien a fini d’être rattrapé par la rue. Ce vent du « dégagisme » a tellement soufflé fort au point que l’armée a rallié le peuple avant de pousser vers la sortie le chef des armées qui tenait coûte que coûte à briguer son cinquième mandat. Et c’est cet entêtement au sommet de l’Etat qui a servi de fil conducteur aux manifestants qui en veulent plus au système qui a conduit aujourd’hui l’Algérie à une impasse économique et politique. Un régime à bout de souffle qui ne demande que de nouveaux hommes. Un vœu de la jeunesse algérienne qui entend faire partie de cette transition qui doit mener vers un Etat de de droit respectueux des libertés et des citoyens.

La démission de celui qui a régné pendant 20 ans est le début de la fin d’un régime mais pas encore du système entretenu par l’armée et ses généraux au cœur de l’Etat algérien. Après le 28 avril les observateurs s’attendent à une nouvelle offre politique qui ne peut que tenir compte des exigences des manifestants qui tournent autour de la lutte contre la corruption avec dans le viseur le clan Bouteflika et des hommes d’affaires, de la lutte contre le chômage des jeunes et du partage des richesses du pétrole et du gaz. Le chemin de la liberté est long. Les algériens sont à mi-chemin du parcours. Cette évolution par la rue devra se transformer par une révolution des idées c’est-à-dire un nouveau projet de société algérienne qui devra déboucher sur un programme pour préparer les prochaines échéances électorales. Ce vent de liberté qui souffle en Algérie ne laisse pas indifférent les acteurs politiques du Maghreb encore moins les observateurs qui s’interrogent sur la similitude des systèmes algériens et mauritaniens.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 03 avril 2019)

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Voir Aussi
Fermer
Bouton retour en haut de la page