Le cas Sibeth Ndiaye ne peut pas arriver en Afrique

La nomination de la Franco-Sénégalaise Sibeth Ndiaye au poste de porte-parole du gouvernement français a été unanimement saluée par la presse francophone. Née sénégalaise en 1979, la seule survivante de la garde rapprochée du président Emmanuel Macron, se retrouve dans l’un des rôles les plus symboliques de la république.

 

Une telle situation pourrait difficilement arriver en Afrique, un endroit où les codes de nationalités, les critères et les déterminants de nominations dans les postes officiels sont enfermés dans des principes explicites et implicitement de nationalité biologique . «Les législations sur la nationalité de certains pays africains restreignent explicitement le droit à la nationalité sur des bases raciales ou ethniques, et dans d’autres pays, la discrimination ethnique ou raciale en matière de reconnaissance de la nationalité est très répandue en pratique», déplorait Browmen Manby dans son étude comparée sur les nationalités en Afrique. (https://www.refworld.org/pdfid/4d259acc2.pdf)

Que l’on se rappelle de la polémique survenue il y a quelques jours à propos de la nationalité italienne du nouveau président congolais (RDC, l’un des pays qui interdit le cumul de nationalités). Ou encore du déni de la nationalité ivoirienne au président Alassane Ouattara , du refus par une certaine opposition d’accepter la nationalité gabonaise à Maxient Accrombessi, ancien directeur de cabinet du président Ali Bongo, né béninois, ou encore de la thèse des origines biaffraises du président Ali Bongo…

Bref, l’Afrique devrait adapter ses codes de nationalité à la lumière des enjeux du monde actuel. Peu de pays du continent éliraient un Barack Obama du fait de ses identités multiples. En Afrique du Sud, en Égypte et en Mauritanie, la double nationalité s’acquiert sur autorisation spéciale du chef de l’Etat ou du gouvernement . Au Sénégal, la double nationalité est acceptée seulement pour les naturalisés d’où les supputations sur les nationalités cachées de certains leaders politiques.

En RDC, la double nationalité est interdite d’où l’empressement de l’équipe Tshisekedi à déclarer que le président a eu la nationalité italienne pendant 17 ans avant … d’y renoncer ? La Constitution de la République démocratique du Congo (RDC) dispose expressément que la nationalité d’origine est réservée aux personnes membres d’une « communauté autochtone » présente dans le pays au moment de l’indépendance.

Adama WADE

Source : Financial Afrik

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