L’attaque des soldats maliens cette semaine à Dioula au centre du pays par les Jihadistes focalise l’attention des observateurs. Un bilan lourd au moins de 30 morts qui relance le laxisme des autorités de Bamako face aux terroristes d’une part et d’autre part aux milices peules et Dogons en guerre ces dernières années.
Ce regain de tension dans cette région qui abrite les forces G5 Sahel mais sur le terrain quasi contrôlée par les barbus inquiète les populations qui ne savent plus où donner de la tête. Entre l’armée malienne en quête de légitimité, la force conjointe du G5 qui ne compte que sur le déploiement des forces françaises et les terroristes en territoire conquis. Ces derniers viennent de frapper un grand coup à Dioula en tuant près de 30 soldats maliens.
Mais dans cette confusion totale cette attaque serait attribuée au commandement du front pour la libération du Macina dont le chef Kouffa serait tué par les forces françaises récemment. Une accusation qui vise à attiser le feu et de rendre responsable cette milice de la guerre inter ethnique entre les peuls et les chasseurs Dogons. Et la manifestation à Nioro et à Ségou des femmes et enfants des soldats tués cette semaine s’inscrit dans une démarche d’instrumentaliser le conflit. C’est dangereux pour la paix dans cette sous- région qui fait face à de multiples attaques des jihadistes.
Une guerre qui risque d’embraser tout le Sahel dans un contexte d’incertitude en Algérie qui détient l’une des clés de la stabilité dans cette bande sahélo-saharienne avec le projet notamment du protectorat de l’AZAWAD qui concerne outre l’Algérie le Mali, la Mauritanie et la France. Pour les autorités maliennes qui ont décrété un deuil national de 3 jours pour les soldats assassinés l’heure devra être à la prudence et à la lucidité pour éviter toute incitation à la guerre civile.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 23 mars 2019)
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