Abd Alahad Mbacke, les leçons diplomatiques d’un grand homme

Encore une fois et depuis 22 ans je rencontre cette sœur, debout au bout du tapis rouge. Elle restera deux heures durant dans cette position pour accueillir ses invités venus du monde entier.

 

Elle c’est l’épouse d’un homme, hors du commun qui s’est dépensé toutes ces années, pour que chaque tête africaine sur ces terres du bout du monde reste fièrement levée.

20 mars 2019, pour la cérémonie commémorant la fête de l’indépendance du peuple sénégalais, frère.

Son excellence Abd Alahad Mbacke, dans toute les grandeurs de ses origines, couvertes par la toute simplicité et la toute modestie de sa noble personne a donné aux diplomates du monde en général et ceux africains en particulier, le commun de sortir de chez eux et ne laisser que la sagesse, l’amitié, la fraternité et la bonne parole.

Exactement comme d’habitude.

Encore ce soir, 20 mars 2019, je le retrouve. Toujours le même, droit fier et modeste. Toutes les communautés du monde se bousculent pour le féliciter. Le gouvernement et les membres de la famille princière du Koweït, lui vouent un respect auquel aucun autre ne peut prétendre.

Pourtant ce qu’il a apporté ici et qui nous remplit d’orgueil et de fierté, n’est pas plus que nos valeurs, nos coutumes, notre morale que beaucoup ont mis dans le dos pour s’habiller de coutures qui ne vont pas avec nos principes.

Abd Al Ahad pour moi, mauritanien, reste celui qui en 1994, quand j’étais venu au Koweït et que nous n’avions pas encore eu une ambassade ici, suite à la guerre du Golfe, est allé vers nous, pour nous assurer et nous rassurer d’une protection que nous n’avions pas demandé et qui ne faisait pas partie de ses devoirs. C’est lui qui quand une mauritanienne est décédée, ici a organisé dans sa propre résidence la cérémonie de la lecture du coran, avec trente sénégalais ayant chacun son mous-haf et qui ont clôturé avec nous, deux mauritaniens et leurs épouses la lecture du livre saint pour le salut de son âme.

C’est un frère, que nous avions perdu quelque part dans le mystère du temps et que nous avons retrouvé.

Mais ce qui est frappant dans la personnalité unique de cet homme c’est sa simplicité et son ouverture à tous. Du plus petit étudiant au plus grand diplomate cet homme est là pour servir, s’enquérir des problèmes et leur donner des solutions immédiates concrètes et satisfaisantes. Ceci alors que certaines de nos ambassades africaines, sont des tours d’ivoire closes, abandonnées ou hermétiques qui ne servent que les petits transferts d’influences.

Les étudiants sénégalais, que j’ai eu l’honneur de former à l’institut de Qortuba, peuvent témoigner de l’efficacité de leur ambassadeur et de son rapprochement immédiat à chaque fois qu’ils en avaient eu besoin.

Ce soir encore une fois je prie et demande à Dieu d’accorder le plus grand bien à cet homme. Pourtant je n’ai pas grande habitude de louer les hommes et je n’ai aucune raison de le faire.

C’est un témoignage pour Allah et pour que peut-être les diplomates africains et pourquoi pas ceux du monde se mettent sans tarder à l’école de ce grande homme. Le monde ne s’en porterait que mieux.

Quand on voit toutes ces nationalités qui chacune, a ses rapports étroits de respects, d’entente et d’accords mutuels avec son excellence Abd Al Ahad, on ne peut que dire : mashallah (اللهم لا حسد), que Dieu protège ce digne fils de l’Afrique et qu’Il lui protège sa famille et ses enfants.

La diplomatie n’est ni exhibitionnisme, ni commerce, ni vanité excessive ou voyages autour du monde. Elle est le nerf moteur de la continuation et de la connexion des relations humaine. C’est l’art de bien transporter le chez soi chez les autres et de les rassurer que partout l’homme est l’homme : Un frère, un ami, un soutient, un secours. Mais surtout une sincérité dans le strict respect de ses valeurs en expérimentant dans leur respect la valeur de l’autre.

Qu’Allah multiplie les exemples de ce grand professeur et qu’Il lui accorde une longue vie et au Sénégal frère des années de bonheur de développement et de prospérité, qui font pleurer son peuple de joie et de satisfaction.

 

 

Mohamed Hanefi

Koweit

(Reçu à Kassataya le 21 mars 2019)

 

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