Hodh El Chargui, des agricultrices formées à la production des semences

La formation de quatre jours, qui a débuté ce 8 mars 2019, Dans la commune rurale de Néma, Oum Aunadech, 20 femmes agropasteures ont bénéficié d’une formation en vue de consolider leur capacité à renforcer leurs cultures vivrières en système pluvial. Cette formation du programme RIMRAP a porté plus spécifiquement sur la sélection de semences vivrières en système pluvial.

Hodh El Chargui : Des agricultrices formées pour être autonomes grâce à la production de leurs propres semences

Grâce aux activités agricoles et pastorales, les femmes du village de Le’beyir, d’une commune rurale de Néma, deviennent plus autonomes dans leur vie de tous les jours. A plus d’une heure de piste de la ville de Nema, Le’beyir est une localité enclavée. C’est pourtant que les femmes vivent de la vente de leurs récoltes maraîchères et des cultures vivrières (tels que le Sorgho et le Niébé).

Deux formateurs relais dans la Wilaya du Hodh El Charguiont ont assuré la formation de ces femmes de Le’beyir, avec l’appui de deux formateurs de structures de formations partenaires. Ils ont su s’adapter à des défis techniques locaux, et adapter certains contenus au public et aux besoins locaux en encourageant une large collaboration des bénéficiaires. La pratique de sélection des semences paysannes est largement encouragée par les experts et organismes de développement. En Afrique, 80 à 90% des semences cultivées sont paysannes. La composante Recherche et Formation du RIMRAP entend promouvoir cette pratique auprès des agropasteurs bénéficiaires, avec des formation adaptées.  « Je confirme, si tu n’as pas de bonnes semences, ce n’est même pas la peine de faire de l’agriculture, dit l’une des bénéficiaires dès l’ouverture de la première session débutée le 8 mars. Il est important de bien les sélectionner », poursuit-elle.

Les femmes achètent et utilisent saisonnièrement des semences dites améliorées lors des périodes de semis ; « on aimerait ne pas dépendre d’autres pour la semence, et être autonomes », lâche une autre. L’objectif du module de formation de la Composante Recherche & Formation du RIMRAP est de fournir à ces femmes les compétences qui leur permettront de produire par elles-mêmes des semences paysannes, autrement dit des graines produites pour être semées et non consommables directement. Comme l’a rappelé un des formateurs, lors de la première session, « l’important à la fin de cette formation est que vous soyez autonomes. Actuellement vous ne connaissez pas l’origine de vos semences, et dépendez de revendeurs ».

Aujourd’hui, en Mauritanie, les agriculteurs sont fréquemment confrontés à des problèmes d’accès à des semences de qualité. Et pourtant, il est important que les agropasteurs puissent eux-mêmes reproduire des semences, et surtout que celles-ci soient adaptées à leur environnement local. Une problématique pourtant facile à surmonter en générant des compétences locales pour la sélection de semences paysannes.

À Le’beyir, cette formation menée par la GIZ, a donc été de renforcer les compétences techniques de ces femmes afin de leur permettre de produire des semences paysannes vivrières de qualité (dont Sorgho, Niébé, pastèque, Gombo, etc.) à travers des techniques simples de sélection, tout en restant dans le respect des règles législatives et des normes environnementales.

Pour ces femmes agro-pasteures du Hodh El Chargui, savoir produire leurs propres semences dites paysannes est crucial pour des récoltes de qualité constantes. D’après Lalla, une des participantes, « avec les semences qu’on achète, on est obligé parfois de mettre sous terre jusqu’à quatre graines, par peur que cela ne germe pas ou mal. Il arrive, dès fois, que par chance, que les semences soient bonnes. Si les quatre se développent bien, on aura perdu trois graines sur quatre ; ou alors seulement une des quatre germent bien et alors heureusement qu’on avait mis quatre ! ». C’est là un jeu de chance que ces femmes n’auront plus à s’imposer, car pour leurs cultures vivrières, une fois qu’elles sont mises en œuvre les techniques de production deviennent rentables pour la conservation des semences. Grâce à cette formation, les femmes sont donc désormais capables de produire et de sélectionner des variétés adaptées à leurs terres, et surtout des semences paysannes saines et qu’elles sauront reproduire d’année en année. Ces femmes seront ainsi autonomes dans la conduite de leurs cultures vivrières.

Ainsi cette formation était pratique, puisque, les femmes ont mené elles-mêmes, avec l’appui des formateurs, des sessions pratiques d’échantillonnages, de semences de cultures vivrières, et de suivis journaliers de tests de germination afin de savoir diagnostiquer par elles-mêmes les variétés adaptées à leur localité. Des tests simples qu’elles savent désormais pratiquer avec des objets locaux communs.

Ces tests pratiques, en équipe, n’ont fait que renforcer leurs adhésions à l’importance de la coopération dans la pratique de l’agriculture, notamment par la pratique d’échanges de semences ou par les échanges de savoir-faire. Cheikh Ahmed Sidi Abdella, Délégué Adjoint Chargé de l’agriculture du Hodh El Chargui, a mis pour sa part l’accent sur l’importance de collaborer sur les compétences acquises : « ces formations sont là pour vous apprendre de meilleures pratiques, mettez-les en application, dit-il. La production de semences paysannes est d’une grande importance ; l’objectif est, qu’au retour chacune ait initié un projet de paysannes vivrières a été de renforcer les capacités économiques de ces femmes agro-pasteures semences paysannes. Vous ne serez pas chacune experte dans toutes les étapes en production de semences, mais vous êtes vingt dans cette salle, alors échangez vos compétences acquises, et surtout coopérez ».

On aura compris, dans le village de Le’beyir, le but de ce module sur la sélection de semences et de réduire leur vulnérabilité face à des facteurs d’insécurité alimentaire et de dépendance dès fois hostiles. Les femmes ont été réceptives et surtout très participatives. Il convient de souligner que la composante Recherche appliquée et Formation professionnelle (R&F) du programme RIMRAP est cofinancée par l’Union Européenne (UE) et le Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ). La Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) GmbH est responsable de la mise en œuvre de la composante dans les wilayas de l’Assaba, du Guidimakha, du Hodh El Charbi et du Hodh El Ghargi. La composante R&F est une des cinq composantes du programme RIMRAP. Visitez le site www.rim-rural.org pour plus d’informations sur l’agropastoralisme en Mauritanie.

Ahmed Radi

Source : Traversees Mauritanides

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