Présidentielles : l’opposition au bord de la rupture

Alors que Ould Ghazouani officialise cette fin de semaine à Nouakchott la candidature de la majorité au scrutin de juin prochain, l’opposition se dirigerait vers le boycott des élections faute de consensus pour le candidat unique. Ce grave désaccord est considéré par les observateurs comme une porte ouverte aux candidats hors Forum et également aux dissidences au sein des grands partis de l’opposition démocratique, l’UFP, le RFD et Tawassoul.

Les signes sont révélateurs comme en témoignent les tensions dans l’appareil de l’UFP au sein du bureau notamment avec des départs et également à Tawassoul. Le dernier cas en date cette semaine c’est le vice-président du RFD qui claque la porte et lorgne déjà du côté du dauphin de Ould Aziz pour l’épauler dans sa campagne présidentielle en juin prochain. Ce malaise politique explique toutes les difficultés du choix d’un candidat unique de l’opposition rejeté d’ailleurs dès le départ par les leaders des partis afro-mauritaniens qui ne voulaient pas rentrer dans ce cirque.

Après plus deux semaines de conclave le comité de sélection est au bord d’une rupture entre une aile favorable au candidat Ould Boubacar ancien premier ministre sous deux anciens régimes et soutenu par Tawassoul et une autre tendance qui est revenue sur une candidature au sein du Forum étant donné que toutes les propositions des autres candidats comme celle de Ould Bouamatou irréaliste et quasi irréalisable dans le contexte actuel font l’objet de  tiraillement au point que la majorité veut maintenant jeter l’éponge. Les leaders du FNDU se dirigeraient vers un boycott. Un scénario inenvisageable compte tenu des grands enjeux de ce scrutin où l’opposition a la chance pour la première fois de changer le cours de l’histoire dans un pays gouverné depuis 78 par des militaires. Pendant ce temps le dauphin de Ould Aziz officialise sa candidature sans tambours ni trompette en promettant une nouvelle société mauritanienne plus juste et unie comme en son temps Ould Aziz avait versé des larmes de crocodiles à Kaédi pour faire oublier les crimes commis contre les noirs sous le régime de Ould Taya de 86 à 91.Face à cette impunité seule l’opposition est capable de résoudre la difficile cohabitation gage de la cohésion sociale. Elle est devant sa responsabilité historique et les mauritaniens aspirent à la modernité et au changement en juin prochain.

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 02 mars 2019)

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