Cheikh Ridha notre Co-sinistré dans la tragédie, n’est pas responsable de ce mal.
Cheikh Rida et ses victimes ne sont que suppliciés et bourreaux réciproquement noués au bout de la corde démesurée d’un système hideux, obscur incurable, qui n’a pas fini (légalement), de semer les malheurs dans notre société.
La preuve est que nous avons des milliers de familles sinistrées dans toutes les horreurs du terme.
Nous avons en face un homme consterné, désemparé, choqué, ruiné (d’après ses propres aveux) et rien ne sera entrepris pour que ce genre de malheurs cesse ou ne se répète.
Rien ne changera.
D’autres « cheikhs » viendront, ils seront soutenus par d’autres gouvernements, qui y verront une source de drainage d’électeurs et d’endormissement des esprits. Ils seront suivis, adulés, vénérés par des tas de naïfs et d’idiots (la chair à canon de la fraude de l’abus de confiance de la désinformation et de l’arnaque.).
Ne vous inquiétez pas ! Ils sont né pour ça…Ils n’en mourront pas.
Cette victime-coupable est entourée d’architectes du faux. Des génies de la manipulation et du vol légal. Des hors la loi par la loi et qui ne seront jamais inquiétés. Au plus ils auraient gagné un peu plus d’expérience pour frapper plus fort et plus invisiblement la prochaine fois.
Il n’est ni une aberration, ni une insolence de déclarer ici, que Cheikh Rida est innocent, une victime, qui doit réclamer dommages et intérêts à cette société passée ou présente qui n’a cessé en les façonnant, de tromper ses semblables.
Le cheikh est produit manufacturé d’une volonté collective, un état d’esprit qui veut qu’il vive dans cette seconde nature de mi-homme, mi- dieu. Il ne fait que jouir de prérogatives qui lui ont été accordées sans sa demande et avant une quelconque manifestation de sa volonté.
La société le veut ainsi. C’est elle qui programme son propre mépris et ses déboires.
Exactement comme la programmation du chat pour manger les souris.
Cette société ayant cultivé et toujours défendu les fondements d’une désinformation occulte qui n’a épargné ni les règles de la morale, ni le droit des individus, ni même l’immunité du texte religieux, doit en subir les conséquences tôt ou tard.
Depuis sa naissance et avant sa naissance le cheikh est né saint, infaillible, supérieur, sauveur, utile aux mécontents et aux nécessiteux. Toutes ses actions sont bénites. C’est ce qu’on lui a toujours dit, c’est ainsi que ça a toujours été.
Ses agissements sont donc tout à fait logiques dans le contexte socio-politique qui l’a produit recommandé et mandaté.
Un innocent qui n’a fait qu’exécuter la tâche, même obscure et malhonnête qui a été sa part dans la distribution de ces rôles « sacrés » et immuables.
Ajoutez à la soupe, cette boulimie incroyable, qui a frappé subitement notre peuple. Cet amour invétéré de l’argent qui a poussé comme un cancer dans notre corps social.
Une société qui du jour au lendemain s’est mise à tout vendre. Tout brader sans exception aucune.
De la sobriété la plus totale, nous avons plongé, sans crier gare dans une ère de boulimie insatiable, où l’individu pouvait tout sacrifier pour l’obtention d’un misérable besoin. Et plus il en avait, plus son amour pour les bien matériel prenait des proportions démesurément inquiétantes.
L’homme mauritanien, dominé par cette épidémie d’envie incoercible, est devenu vulnérable, poreux, faible devant les prédateurs du monde.
Nous ne sommes plus qu’un champ fertile pour tous les appâts. C’est à voir, si d’hommes du désert, nous ne nous sommes pas mués en poissons.
Ce qu’il faut changer ce sont ces traditions, ces casseroles du faux qui assourdissent les oreilles de la raison et que nous trainons depuis toujours.
Les sociétés ne se bâtissent ni sur le faux, ni sur le tort, ni sur le ridicule.
Combien de victimes innocentes, de naïfs, de faibles d’esprits, de malades mentaux, de paralysés ont été livrés cruellement et criminellement aux mains d’un charlatan un sadique ou un demeuré, et qui en a fait ce qu’il voulait, comme il le voulait. Simplement sous prétexte qu’il était un être supérieur, un allié des djinns, ou un fils de saints.
Ceci se passait et continue de se passer sous les yeux indifférents, contemplateurs, parfois approbateurs de dirigeants qui ne bougent que quand leurs propres intérêts sont menacés.
Tout ceci est enrobé d’un manteau d’hypocrisie à toute épreuve.
Une carapace de sainteté couvrant un amas d’insalubrités immondes qui choquent la morale et dérèglent la raison.
Beaucoup se sont précipités pour demander au gouvernement de majorer les prix de carburant et des denrées de première nécessité sur le dos du pauvre citoyen, en vue de payer les dettes de Cheikh Rida.
Je me souviens douloureusement que la journée d’avant ces chaudes déclarations, cette « solidarité » fiévreuse, un enfant était exposé sur le net. Il était brulé à 80% et au troisième degré. Aucune voix ne se faisait entendre pour le secourir.
Concitoyens trêve d’hypocrisie et de bêtise.
Vous êtes un grand peuple. Essayez de vous hisser au niveau qui vous sied.
Il est généreux et noble d’initier un grand mouvement gouvernement-population, à la mesure des dégâts causés par cette arnaque du siècle pour soulager tous ces malheureux pris au piège de notre mauvaise foi ; mais il est plus judicieux et plus durable encore de s’atteler à changer ces habitudes saturées de torts et de larmes.
Ces relations-là, sont le véritable esclavage. Un esclavage dont les chaines se situent dans les cerveaux et dont l’extraction est une opération à haut risque, mais une opération nécessaire.
« Allah ne change ce qui est (mal) dans un peuple, que s’il change ce qui est en son fort intérieur. »
Mohamed Hanefi
Koweït
(Reçu à Kassataya le 26 février 2019)
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