Présidentielles Mauritanie : une alternance qui s’éloigne pour l’opposition

Après la lourde défaite de l’opposition mauritanienne aux élections de septembre dernier, les frustrations des observateurs ne semblent pas apaisées à quelques mois des présidentielles en juin prochain. Les chances de l’alternance démocratique tant attendue par les mauritaniens s’amenuisent au fil des jours.

C’est le retour aux anciennes divisions de l’opposition démocratique qui semble expliquer ce pessimisme. Les élections locales de septembre dernier n’ont pas entériné cet état d’esprit malgré un sursaut d’orgueil pour avoir un candidat unique pour le fauteuil présidentiel. Une unité de façade qui plonge les principaux leaders de la coalition des 11 partis dans des affrontements de personnes voire de multiples pressions idéologiques. Ces antagonismes démontrent que des clivages existent bel et bien une tendance derrière le RFD fidèle à son président Ould Daddah hors-jeu pour son âge et une autre aile dite modérée et progressiste conduite par l’UFP de Ould Maouloud qui assure la présidence du Forum et sur lequel tous les espoirs étaient permis pour être le candidat consensuel.

En dehors de cette lutte fratricide pour le pouvoir qui ne date pas d’aujourd’hui il y a toute la difficulté de ces deux chefs historiques à accepter le parti islamiste comme la première force de l’opposition. Cette guerre des tranchées apparaît en filigrane dans les moments forts pour choisir un chef de file. A cet égard les récents accrocs pour la présidence tournante du FNDU en dehors de la coalition sont très significatifs à cet égard. TAWASSOUL ne fait pas l’unanimité au sein du Forum. Ajouter à cela la mise à l’écart des forces patriotiques de l’AJD-MR de Ibrahima Sarr et les FPC de Samba Thiam et également le MPR de Kane Hamidou Baba qui veulent apporter leurs pierres à l’édifice mais en gardant toute leur indépendance.

Mais toutes ces personnalités appartiennent au vieux monde. Et dans les jours à venir le candidat principal ne fera pas partie de ce panel mais il sera encore de l’ancien monde et certainement le pire. Et cette vérité amère laisse penser que l’alternance est derrière l’opposition. Un mythe qui sera difficilement une réalité un jour dans un pays où le régime est resté militaire depuis 78 sous un vernis démocratique.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

(Reçu à Kassataya le 24 février 2019)

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