Soudan : manifestation de soutien au président Béchir à Khartoum

Des centaines de partisans du président soudanais Omar el-Béchir se sont rassemblés mercredi à Khartoum pour soutenir le régime en proie à une forte contestation ces dernières semaines, a constaté l’AFP.

 

Parallèlement, un nouveau rassemblement d’opposition à M. Béchir doit avoir lieu ce mercredi également dans les rues de la capitale.

Le rassemblement en soutien à M. Béchir, intervient après que le président a accusé mardi des « comploteurs » d’avoir provoqué les violences ayant émaillé les manifestations antigouvernementales déclenchées le 19 décembre par la hausse des prix du pain.

Des centaines de policiers anti-émeute, des soldats, des agents de sécurité, dont certains armés de fusils d’assaut, étaient déployés autour des manifestants pro-Béchir, a constaté un journaliste de l’AFP.

Des hommes, des femmes, des enfants, arborant des bannières de soutien à M. Béchir, sont arrivés mercredi matin en bus.

Depuis le 19 décembre, les manifestations contre la cherté de vie et les pénuries se sont rapidement transformées en un mouvement contre le régime Béchir, qui s’est emparé du pouvoir en 1989 par un coup d’Etat soutenu par les islamistes.

La situation économique du Soudan se traduit notamment par de faibles réserves en devises étrangères et une inflation de 70%.

Les manifestations ont commencé dans plusieurs villes et villages avant de gagner la capitale Khartoum, plusieurs bâtiments et bureaux du parti du Congrès national (NCP) de M. Béchir ont été incendiés.

Au moins 19 personnes, dont deux membres des forces de sécurité, ont été tuées selon les autorités. Amnesty International a fait état de la mort de 37 manifestants et l’ONU a appelé à une enquête indépendante.

Mardi, M. Béchir avait déclaré devant des soldats sur une base près de la localité d’Atbara où avait eu lieu la première manifestation en décembre: « Ce sont ceux qui ont comploté contre nous et introduit des traîtres parmi nous qui ont provoqué des incendies et causé des dégâts » lors des manifestations.

Plus de 800 manifestants ont été arrêtés depuis le début du mouvement de contestation, selon les autorités.

La Grande-Bretagne, la Norvège, les Etats-Unis et le Canada se sont dits « consternés par les informations faisant état de morts et de blessés graves » et par « l’usage de balles réelles contre les manifestants ».

Ils ont exhorté, dans un communiqué commun, Khartoum à faire de sorte qu' »une enquête indépendante et transparente sur la mort de manifestants soit menée le plus tôt possible, et que les responsables rendent des comptes ».

Khartoum (AFP)

Source : Courrier international

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