Gambie : Adama Barow donne des leçons à Ould Aziz

Les premières auditions de la commission nationale vérité et réconciliation se sont déroulées cette semaine à Banjul avec le témoignage fracassant de l’ancien bras droit du président Yayah Jammeh. Un premier pas vers la justice  salué par les observateurs et les organisations internationales des droits de l’homme dont Amnesty International.

Ce petit pays de l’Afrique occidentale, une enclave du Sénégal colonisée par les anglais a une histoire mouvementée symbolisée par les 22 ans de dictature de l’ancien président Yayah Jammeh. En effet la Gambie doit aujourd’hui ce début de stabilité politique aujourd’hui grâce à son appartenance aux différentes organisations sous régionales et régionales comme la toute puissante CEDEAO qui a permis à l’ancien dictateur de céder le fauteuil à l’opposant Adama Barow après plusieurs mois de crise post- électorale. C’est conscient de cette situation que le nouveau président gambien va initier dès les premiers mois de son mandat une campagne de réconciliation nationale qui aboutira à une Commission Vérité Réconciliation et Réparations encadrée par une loi en 2017 qui lui donne tous les pouvoirs d’enquêtes.

A peine une année d’existence les premières auditions sont enregistrées cette semaine dans la capitale gambienne, une première dans ce pays longtemps gouverné par une main de fer. Ce n’est pas un hasard si le premier témoin est un bras droit de l’ancien dictateur un policier qui l’avait porté à bout de bras au pouvoir en 94. Un premier pas vers la justice qui est salué par les observateurs et les organisations internationales des droits de l’homme. L’ancien président Yayah Jammeh qui vit actuellement en exil en Guinée équatoriale est accusé d’exactions extra-judiciaires contre des opposants et des journalistes de détentions arbitraires et de disparitions forcées. En attendant toute la vérité, les observateurs ne sont pas indifférents à cette volonté politique du président Adama Barow à réconcilier tous les gambiens.

Une bonne leçon à Ould Aziz qui avait tenté de jouer le médiateur à l’époque pour dissuader son ami dictateur à quitter le pays alors que depuis son arrivée au pouvoir en 2009 il n’a rien fait pour l’unité nationale et la cohésion sociale. Son silence sur les crimes du régime de Ould Taya contre les noirs de 86 à 91 est considéré comme une complicité. Le regain de tensions ethniques et raciales actuellement se passe de commentaires.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

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