La bibliothèque de Winnipeg tourne la page sur un livre emprunté il y a 50 ans

« Il porte l’ancienne carte de bibliothèque que nous utilisions à l’époque », s’étonne Barbara Bourrier-LaCroix, l’une des bibliothécaires de la bibliothèque Millenium. « Quand on regarde la date, il est écrit : 4 avril 1968. C’est avant même ma naissance », s’exclame-t-elle.

Cette copie du livre Sarah Binks, de Paul Hiebert, avait été empruntée il y a plus de 50 ans à la bibliothèque Cornish et a été retournée quelques jours avant Noël à celle de St. James-Assiniboia.

« Ils ne savent pas qui c’est. C’est quelqu’un qui aimait visiblement ce livre, à en juger par son état. Il était aimé… très aimé », pense Mme Bourrier-LaCroix.

Le livre a été emprunté bien longtemps avant la numérisation des bibliothèques publiques de Winnipeg. Il est donc difficile de savoir qui le détenait.

Puisqu’il a été retourné par le dépôt de nuit, il est également impossible de savoir qui l’a rapporté.

Littérature locale et amende modérée

L’ouvrage en question est une copie de la toute première édition de Sarah Binks, écrit par le professeur Paul Hiebert, de l’Université de l’Alberta, publié en 1947.

Il offre au lecteur une biographie fictive de Sarah Binks, décrite comme « la douce chanteuse de la Saskatchewan ».

La douceur de la chanteuse n’a d’égale que l’amende qu’aurait pu avoir à payer le lecteur aimant décrit par Barbara Bourrier-LaCroix, puisque la sanction maximale pour rapporter un livre en retard à Winnipeg est de 11 $.

« On fait de notre mieux pour rappeler aux lecteurs qu’ils peuvent renouveler un prêt par internet, par téléphone ou en personne », précise celle qui avoue être « juste contente » lorsqu’un livre en cavale retrouve le chemin des tablettes et permet à d’autres lecteurs de s’évader.