Dans son message Urbi et orbi, le Pape appelle l’humanité à la fraternité

Comme le veut la tradition, François s’est adressé à midi, depuis le Vatican, «à la ville et au monde». Il a évoqué les minorités qui évoluent dans des contextes «hostiles», demandant que le droit à vivre en paix leur soit reconnu.

Tout en appelant l’humanité à la «fraternité», le pape François a lancé un appel dans son message Urbi et Orbi de Noël 2018, au respect des «communautés chrétiennes» qui vivent en situation de «minorité» dans des contextes «hostiles». Se trouvant donc «vulnérables et non considérées» le pape a demandé pour elles mais aussi pour «toutes les minorités» – que «leurs droits» soit reconnus. Dont celui de «vivre en paix» mais «surtout la liberté religieuse». Mais dans ce passage du message traditionnel de Noël – prononcé depuis le grand balcon de la basilique Saint-Pierre, qui s’adresse «à La Ville et au Monde», Urbi et orbi – François n’a pas mentionné l’islamisme qui dans de nombreuses régions du monde oppresse les minorités chrétiennes.

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Au contraire, dans son large appel à la «Fraternité», thème central de ce message de Noël, l’évêque de Rome a ainsi décliné cette main tendue à tous: «Fraternité entre les personnes de chaque nation et culture. Fraternité entre les personnes d’idées différentes, mais capables de se respecter et d’écouter l’autre. Fraternité entre les personnes de religions différentes».

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Ce qui implique, a-t-il pointé, de saisir que «nos différences ne sont pas un préjudice ou un danger» mais qu’elles sont «une richesse». Il a alors utilisé cette image pour se faire comprendre: «Comme pour un artiste qui veut faire une mosaïque: c’est mieux d’avoir à disposition des tesselles de plusieurs couleurs plutôt que des tesselles de peu de couleurs!» Ainsi «nous partageons tous dans une grande variété d’ethnies, de langues, de cultures…, mais tous en tant que frères en humanité!»

Mais sur ce thème de la Fraternité, le chef de l’Eglise catholique a prévenu: «Sans la fraternité que Jésus Christ nous a offerte, nos efforts pour un monde plus juste s’essoufflent, et même les meilleurs projets risquent de devenir des structures sans âme.» Il a alors évoqué cette Espérance de Noël: «Que cette fête de Noël nous fasse redécouvrir les liens de fraternité qui nous unissent en tant qu’êtres humains et lient tous les peuples.»

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Comme à son habitude dans ce message traditionnel de Noël, le pape a appelé l’attention du monde et la prière des chrétiens sur plusieurs situations géopolitiques particulières. Celle des «Israéliens et des Palestiniens» pour qu’ils «reprennent le dialogue et qu’ils entreprennent un chemin de paix».

Pour «la bien-aimée et martyrisée Syrie» afin qu’elle «retrouve la fraternité après ces longues années de guerre» avec l’aide de «la communauté internationale» pour «œuvrer résolument» à «une solution politique qui mette de côté les divisions et les intérêts partisans» au bénéfice du «peuple syrien» et pour que tous ceux qui ont quitté leur pays «retournent y vivre en paix». François a également évoqué le Yémen et ses populations «épuisées par la guerre et la famine». Mais aussi la «Péninsule Coréenne» en espérant que «le rapprochement entrepris» advienne.

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Dans cette liste internationale, le pape a aussi demandé à «toutes les composantes sociales de travailler fraternellement en vue du développement du pays et pour assister les couches les plus faibles de la population» au Venezuela. Il a aussi évoqué le Nicaragua. Et l’Ukraine en se disant «proche des communautés chrétiennes de cette région» et priant «pour qu’elles puissent tisser des liens de fraternité et d’amitié.»

François a enfin pris la défense «des peuples qui subissent des colonisations idéologiques, culturelles et économiques en voyant violées leur liberté et leur identité, et qui souffrent de faim et du manque des services éducatifs et sanitaires.»


Le Pape dénonce «la voracité consumériste» de l’humanité

Lundi soir, le Pape avait vivement critiqué la «voracité consumériste» des hommes, en les appelant à réfléchir au sens spirituel de leur vie et au partage avec les plus pauvres, dans son homélie de Noël. «L’homme est devenu avide et vorace. Avoir, amasser des choses semble pour beaucoup de personnes le sens de la vie», a-t-il dit. «Une insatiable voracité traverse l’histoire humaine, jusqu’aux paradoxes d’aujourd’hui; ainsi quelques-uns se livrent à des banquets tandis que beaucoup d’autres n’ont pas de pain pour vivre (…) On doit dépasser le sommet de l’égoïsme, il ne faut pas glisser dans les ravins de la mondanité et du consumérisme», a encore plaidé François. «Demandons-nous: ai-je vraiment besoin de beaucoup de choses, de recettes compliquées pour vivre? Est-ce j’arrive à me passer de tant de garnitures superflues, pour mener une vie plus simple? Demandons-nous: à Noël, est-ce je partage mon pain avec celui qui n’en a pas?», a-t-il égrainé.

Jean-marie Guénois

 

Source : Le Figaro

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