La Mauritanie a depuis jeudi 20 décembre un nouveau Conseil constitutionnel, où l’opposition a fait son entrée pour la première fois. Les neuf membres nommés par décret présidentiel seront dirigés par l’ex-ministre de la Défense Bathia Mamadou Diallo, qui remplace au poste de président Sghaïr Ould M’Bareck.
Né à Boghe le 31 décembre 1955, Bathia Mamadou Diallo est un juriste spécialiste des collectivités territoriales et de l’urbanisme. Ancien élève de l’École nationale d’administration française, il a débuté sa carrière au ministère de l’Intérieur. Il a occupé le poste de ministre de la Défense d’août 2014 à octobre 2018 et a dirigé la réforme du parti majoritaire, l’Union pour la République (UPR), à partir du printemps 2018. Sa nomination ne marque donc pas de rupture politique, puisque Bathia Mamadou Diallo est un fidèle du président Mohamed Ould Abdelaziz.
Des sièges pour Tawassoul et l’UFP
Autre nouveauté : des membres de l’opposition siègeront au Conseil en vertu des résultats des conclusions du « dialogue » mené en 2016 avec l’opposition modérée et du résultat du référendum constitutionnel de 2017.
Mohamed Mahmoud Ould Sidigh y représentera la principale formation d’opposition, le parti islamiste Tawassoul, pourtant désigné par le chef de l’État durant la campagne législative de septembre comme l’ennemi public n°1. Haimout Ba, juriste, enseignant à l’Université de Rouen, y siègera en tant que membre du parti le plus à gauche sur l’échiquier politique mauritanien, l’Union des forces de progrès (UFP).
Dans cette nouvelle configuration, le Conseil constitutionnel devrait gagner en crédibilité et, mi-2019, accompagner sereinement l’alternance à la présidence.
Alain Faujas
Source : Jeune Afrique
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com