Mauritanie : plus de 56 000 réfugiés maliens à Mbera protégés et assistés

Le ministre mauritanien de l’intérieur a révélé cette semaine à Marrakech que son pays abrite plus de 56000 réfugiés maliens bénéficiant de tous leurs droits que leur confèrent leur statut. Ould Abdalla a fait cette déclaration au cours de la conférence gouvernementale internationale pour l’adoption de la charte mondiale sur la migration sécurisée et organisée. Au-delà de cette réponse internationale à la migration incontrôlée c’est la responsabilité des dirigeants africains dans les conflits inter ethniques qui est pointée par les observateurs.

Des propos qui contrastent avec d’autres réalités en Mauritanie la gestion catastrophique du passif humanitaire depuis plusieurs années. Autrement dit les réfugiés du Sénégal officiellement 24 000 rentrés depuis 2008 et qui continuent 10 ans après d’être traités comme des apatrides et étrangers chez eux. Ce sont des milliers d’enfants qui ne vont plus à l’école faute d’état civil à cause du recensement biométrique discriminatoire alors que les autorités de Nouakchott viennent de permettre à tous les enfants des réfugiés maliens du camp de Mbera de bénéficier d’actes de naissance.

Deux poids deux mesures qui laissent perplexes les observateurs. Autant les réfugiés maliens sont des déplacés liés à la rébellion de 91 et à la crise sécuritaire de 2012 et vivent dans des camps à Mbera à la frontière entre le Mali et la Mauritanie autant les réfugiés mauritaniens étaient des déportés au Sénégal et au Mali suite aux évènements de 89. Le dénominateur commun il s’agit de migration forcée dont la principale cause est liée à la politique intérieure du Mali et de la Mauritanie. En révélant à la conférence gouvernementale internationale pour l’adoption de la charte mondiale sur la migration sécurisée et organisée cette semaine à Marrakech que la Mauritanie abrite plus de 56 000 réfugiés maliens, le ministre de l’intérieur entend profiter de cette tribune pour mettre en avant les efforts déployés par son gouvernement pour venir en aide ces personnes déplacées. Ould Abdallah espère que cette charte mettra fin à la situation d’errance des migrants dans le continent. Mais au-delà de ce défi international ce sont les droits de l’homme bafoués au Mali et en Mauritanie qui sont pointés par les observateurs.

L’irrédentisme des touareg, le conflit inter communautaire entre peuls et Dogons, le génocide des peuls pour le premier pays et l’esclavage et discriminations des négro-africains pour le second. Et sans aucun doute c’est la responsabilité des dirigeants qui est mis en cause. Une mal gouvernance que ce genre de rencontres passent sous silence pour protéger les politiques.

 

 

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 12 décembre 2018)

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