Mauritanie : 28 novembre sous le signe de la lutte contre l’islamisme politique et le radicalisme des noirs

Le président mauritanien a réitéré son engagement à poursuivre la lutte contre ceux qui utilisent l’islamisme politique pour propager l’anarchie dans le pays et également ceux qui s’attellent à des conflits ethniques et raciaux faisant allusion ainsi au parti islamiste Tawassoul, l’IRA et les deux partis négro-africains réconciliés AJD-MR et les FPC ex-FLAM. Les observateurs ne sont pas surpris de ce dénigrement devenu son cheval de bataille pour combattre l’extrémisme et les dérapages selon ses propres termes dans un discours à la veille de la fête de l’indépendance. Au de-là de cette épine dans son pied Ould Aziz est revenu sur ses propres réalisations économiques sociales et politiques durant ce deuxième quinquennat. Un véritable condensé du discours de politique générale du premier ministre devant l’assemblée nationale cette semaine à Nouakchott.

En rendant hommage à l’armée pour son sacrifice et son dévouement au peuple mauritanien à l’occasion de la fête de l’indépendance le président mauritanien est dans son rôle de chef des armées et chef d’Etat. Il n’a failli à la tradition républicaine mais cette attention particulière n’a de sens que s’il avait pensé aux veuves et orphelins des 28 soldats noirs assassinés le 27 novembre 90 à Inal. C’est son dernier souci depuis qu’il a coulé ses dernières larmes de crocodile à Kaédi pour tourner le dos à la réconciliation et de continuer à protéger ses frères d’armes qui ont commis ce crime sous le régime de Ould Taya. 28 ans de silence pour briser l’unité nationale et la cohésion sociale. Et les observateurs ne sont pas surpris s’il est revenu sur ce qu’il appelle l’extrémisme et les dérapages du parti islamiste, la première force de l’opposition sans le nommer qu’il accuse d’exploiter l’islamisme politique à des fins personnelles de pouvoir.

Il a également pointé du doigt le racisme de certains groupuscules noirs qui s’attèlent à des conflits ethniques qu’il accuse de propager des discours de haine et de violence faisant allusion ainsi à l’IRA et aux forces démocratiques négro-africaines AJD-MR et FPC ex-FLAM. Ces dénigrements ne datent pas d’aujourd’hui. Ils remontent à son discours d’investiture pour le second mandat en 2014 dans lequel il avait déjà tracé une feuille de route pour leur élimination. A 5 mois de quitter le pouvoir Ould Aziz a presque gagné son pari.Le président de l’IRA Ould Abeid élu député est en prison jusqu’à certainement après les présidentielles. Le centre de formation des Oulémas et l’université islamique sont fermés. Mais le parti islamiste TAWASSOUL sort plus ou moins vainqueur de ce bras de fer avec le pouvoir en confirmant sa première place au sein de l’opposition après les dernières élections. Seul l’AJD-MR s’est un peu affaibli et les FPC ne sont toujours pas reconnues officiellement. En dehors de cette parenthèse sur la mal cohabitation le talon d’Achille de ses deux quinquennats, le président Ould Aziz souffle les 58 bougies dans l’espoir qu’il a réalisé tout ce qu’il avait promis notamment dans la consolidation de l’Etat de droit et de la démocratie. Le survol rapide des réalisations dans les domaines de l’éducation nationale, de la santé, de l’énergie, des infrastructures de l’agriculture et de l’élevage témoigne de la mal gouvernance du pays confronté à une impasse économique et politique. 58 ans de dépendance et 10 ans d’autoritarisme du régime de Ould Aziz les mauritaniens veulent le changement que les forces démocratiques appellent de leurs vœux en 2019

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 28 novembre 2018)

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