Novembre !… Nous, les voleurs de notre maison

Ce sont tes grands yeux fatigués et des longs cils alourdis par le dépit, la tristesse, le mal et le chagrin, qui me sont les plus restés à travers la gorge.

Les poches sous tes yeux ratatinées par l’insomnie, tes joues rougies par les souffles fétides de la haine, me sont autant de supplices.

Cette vigilance impuissante et désuète, qui n’a pu te mettre à l’abri de cette fin sordide. Une défaite, incroyable, appliquée soigneusement par ceux qui devaient défendre tes camps.

Toi la reine du désert, maquillée d’insanités et de bilans absurdes.

Penses-tu que  cette pudeur forcée, que tu t’appliques avec violence pour cacher ta douleur et ta déception m’échappe ?

Seuls, les ingrats peuvent oublier les jours, où, encore jeune, belle, riche et fière, tu allouais tes richesses gratuites aux hommes, aux bêtes, comme aux oiseaux. Tu ne pouvais savoir qu’engraisser la première espèce, te mettait en danger et t’exposait à cette triste fin.

Tu distribuait à tour de bras… tu étais foi, hospitalité, altruisme et bonté. Jusqu’au moment où le mauvais œil, ce maudit mauvais œil, te cueillit de plein fouet dans l’élan de tes espoirs. Espoir-funérailles, mort avant la naissance.

. Caen et Abel, sournoisement se lovaient au chaud, dans ton sein et grandissaient subversifs, belliqueux, arrogants et volubiles, pour ta ruine et ta destruction.

Assassiner ton peuple, sous prétexte de le défendre !

Tu pensais que ta patience ne pouvait avoir de limites, Jusqu’au moment où tes enfants ont commencé à manger tes mamelles.

Chacun voulait t’habiller à son goût, par les couleurs de ses caprices, et ses folies de grandeur. Les traitres, les méchants. Ils ont souillé tes couleurs et la clarté de tes pages à jamais.

Tellement ils ont usé et abusé de lambeaux, que tu étais devenue méconnaissable. Chacun voulait t’habiller de l’habit et des formes de son égoïsme, de sa boulimie et de ses noirs desseins.

Ils t’ont infectée de la peste , de leur racisme de leur animosité, de la cupidité innée, qu’ils ne pouvaient plus contenir…Des laves de haines, dévaluant les pentes de l’apparence, pour souiller la fraternité simple et gratuite qui poussaient dans les jardins de ton désintérêt des convoitises dégoutantes, viles et serviles de ce bas monde.

  Ces infections se sont infectées à leur tour, pour donner ces multitudes de plaies purulentes, qui résistent aux antidotes et aux antibiotiques. Les antidotes des antidotes des antidotes !!!!! on se perd dans les dédales de cette complexité nocive qui revendique son existence, détruit les existences subvertit les consciences, ruinent le sang et plaide non coupable.

Dieu t’a confié à des inconscients, qui n’ont pas compris que la confiance de Dieu est une lourde charge. Ils ont pesé ton prix et avalé ton importance.

Les traitres, les coquins, les ingrats…comment ont-ils oublié ???

Que puis-je pour toi ma chère patrie.

Je ne suis plus rien d’autre qu’un pauvre voleur chez moi, la main dans le sac de mes peines et de mon amertume.

Tu sais que dans ma main il n’y a que cette plume, qui commence à tarir et ces yeux asséchés par toutes les fois où te voyant déchiquetée par tes hordes de loups, j’ai versé une larme.

Je sais. Tu m’as appris que les hommes ne pleurent pas. Je m’en souviens comme d’hier. Mais à cette époque-là, tu ne pouvais savoir…je ne pouvais savoir, la turpitude, le faux et les enchevêtrements machiavéliques nichés dans ces cerveaux humains. Ces autres visages, logés en lâche sécurité dans ces crânes. Ces boites à calcul, qui ne peuvent s’accorder la paix que quand ils blanchissent au soleil.

Que puis-je faire ?

Partout ils t’ont infectée. Les renégats, les fils de la trahison et de l’ingratitude. Tout ton corps est sanglant, purulent, infect. Ils t’ont souillée les misérables.

 Je vois. Je ne perds rien de vue.

Dans chaque coin du monde ils ont jeté quelque chose de toi, qui fend l’âme. Ton corps que j’adorais, ta silhouette où je cachais mes rêves les plus fous, ton orgueil, pour lequel j’étais prêt à mourir, ta bonté, ton sourire, ta générosité, la fraternité de tes populations, pris au piège de ces toiles d’araignées qui les sucent jusqu’au fond de l’os et des idées… partout quelque chose de toi fait mal à voir.

Qu’est-ce que  je peux faire, quand je ne peux rien faire ? je suis impuissant devant le mal qui se défend, pour rester le Mal.

Le mal vacciné, pour garder sa « Malitude » absurde.

J’ai mal. Je vois mes parents immobilisés par l’inoculation répétée de multitudes de venins dangereux. Les antidotes se sont transformés, manufacturés dans des industries machiavéliques, en antidotes contre les antidotes et ces derniers en antidotes contre l’antidote de l’antidote.

J’ai perdu le chemin.

Jusqu’où peux-tu aller hypocrisie de l’homme et de quel plus grand mal peux-tu encore enrichir tes palmarès sordides ?

Comme je suis petit et faible !!!

La Mauritanie, naguère terre des hommes trainant ses chaines et dodelinant de la tête au ralenti dans les arènes internationales, pour la simple raison que ces fils ont des yeux plus gros que le ventre et des langue plus grosses que les têtes.

Une première dans les annales de l’histoire : Une mère à vendre au plus offrant !!!!!!!

Que ce soit par la politique, la religion ou les mensonges, le cri à peine étouffé par les dioulas du matricide est : « Qui achète une mère ? » ou plus explicitement, « QUI Achète MA mère ? ».

Quel sale boulot que d’être le « Tiebtiebeur » de sa mère !

L’histoire contera aux enfants l’épopée de vaillants trafiquants, qui ont réussi, quand même, à vendre leur patrie au prix de leurs marmites.

L’histoire singulière et curieuse de ventres et de bas ventres, qui ont terrassé la foi, les rêves et les espoirs de tout un peuple.

Curieux !!!! ces derniers temps, beaucoup de peuples pauvres et démunis chez eux, se documentent sur toi : Ton économie, ta populations, tes ressources, tes charmes  ta beauté, les longues tresses de tes forêts et de tes savanes, les mentalités de tes occupants, l’accessibilité de tes portes.

Peut-être ont-ils senti, appris ou deviné que quelque part en Afrique de l’ouest, une belle épousée, n’a plus personne pour la défendre. Là-bas sur l’Atlantique, une beauté Halal, puisque le livre qui devait unir ses fils, leur a servi de moyen pour se manger s’injurier et s’exclure.

Pourquoi cette image insistante de ce buffle ?

Déchiré sans empressement par les fauves, il observait sa fin, comme absent en ruminant les dernières boules d’herbes qu’il continuait à régurgiter systématiquement.

Nous sommes des buffles, des proies, mais des proies actives, qui commencent à sentir les morsures des uns et les coups de griffes des autres.

De cette patrie, sortiront un jour, pour sûr des enfants, des hommes noirs et blancs, desquels il faudra tenir compte et avec lesquels il faudra tenir de nouvelles espèces de langages.

Ce pays n’est pas bon marché.

Il sortira de cette terre un hymne clair et limpide, qui chante l’intérêt commun de toute la Mauritanie et de tous les mauritaniens.

Il y va de l’intérêt du grand nombre, et la main de Dieu est avec le groupe.

Quand la survie de la nation est en jeu , il faut que toutes les forces et les raisons jouent, car la défaite serait fatale.

 

 

Mohamed Hanefi

Koweït.

 

 

 

(Reçu à Kassataya le 20 novembre 2018)

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