Michelle Obama, la parade d’une grande dame

L’autobiographie de l’ancienne First Lady vient de paraître dans le monde entier. Sa sortie fait l’objet d’une vaste opération de communication, avec une tournée américaine ainsi qu’un passage à Londres. Spectaculaire.

Regarder une actualité par le petit bout de la lorgnette peut parfois en dire beaucoup sur son importance. Sur Twitter, une libraire britannique souhaite une belle journée à ses collègues. Le court message est accompagné d’un personnage qui engloutit des litres de café. Et pour cause, il faudra de l’énergie pour répondre aux attentes des clients alors que l’autobiographie de Michelle Obama est sortie ce mardi dans le monde entier. L’ex-première dame américaine passionne les foules. Elle fascine par son charisme et son parcours, dont elle raconte les grands moments et les petites anecdotes dans son livre intitulé Devenir.

Il y a son devenir à elle, une femme issue d’un quartier populaire de Chicago qui s’installe à la Maison-Blanche, et celui de son mari, Barack Obama, élu président des Etats-Unis en 2008. Sa campagne électorale a été parsemée de doutes, de pleurs mais rythmée par une conviction profonde: «Il parlait si souvent et avec tant de passion de combler les fractures de notre pays en faisant appel à de nobles idéaux, qu’il croyait innés chez la plupart des gens. Mais j’avais observé ces fractures d’assez près pour refréner mes propres espoirs: Barack était, après tout, un Noir en Amérique. Je ne croyais pas vraiment à sa victoire.»

«Je tremblais de rage»

 

Le quotidien Le Monde a publié les bonnes feuilles de ses Mémoires. Dans ces longs passages, Michelle Obama qualifie Donald Trump de «petite brute». Un homme qui se vantait d’attraper les femmes par l’entrejambe dans une vidéo qui a fait le tour du monde. «C’est la forme la plus sordide du pouvoir. Je tremblais de rage après avoir entendu cet enregistrement», écrit-elle. Cette colère pourrait-elle l’amener à s’engager plus fortement en politique? Sera-t-elle un jour candidate à la Maison-Blanche? Sa réponse est sans ambiguïté: «Je n’ai aucune intention de me présenter un jour à la présidence.»

Michelle Obama à Chicago, le 12 novembre 2018. Reuters

 

L’ancienne First Lady joue la carte de la transparence et de la confidence. Cette opération de communication prend également forme sur les réseaux sociaux, où elle est très active. Pour annoncer la sortie de son ouvrage, elle a publié en septembre une courte vidéo sur Instagram. «J’ai fini mon livre, et je suis impatiente de le partager. J’ai un peu peur, parce que ce livre est tellement honnête, sans filtre et sincère», déclare-t-elle, en fixant l’objectif de son téléphone. Score: près de trois millions de vues. Michelle Obama a également profité de l’occasion pour annoncer une grande tournée aux Etats-Unis, ainsi qu’un passage à Londres. L’opération est pilotée par le géant du divertissement Live Nation, également actif en Suisse. Ses admirateurs s’arrachent les billets de la tournée vendus à 29,50 dollars. Les retardataires doivent se rabattre sur des places de prestige.

Prix: 2750 dollars

 

Le 1er décembre, elle s’exprimera dans le vaste Barclays Center à New York. Les sièges restants, situés devant la scène, coûtent 1106 dollars. Une offre «premium» permet également de rencontrer Michelle Obama, de prendre une photo avec elle et de recevoir un exemplaire dédicacé. Prix: 2750 dollars. La stratégie commerciale fait grincer quelques dents. «Les prix des billets pour le Michelle Obama Becoming Tour sont si chers. Je savais qu’ils le seraient, mais le prix vous interpelle différemment quand vous le voyez réellement lol», regrette une internaute sur Twitter. Mais, comme le précise Le Monde, 10% des billets ont été offerts à des associations et des écoles. Un moyen de rendre accessible la tournée au plus grand nombre.

Michelle Obama a répondu à ses critiques. Cette tournée est à la hauteur de sa célébrité, et elle l’assume: «Il n’est pas facile d’affirmer que votre valeur est grande, surtout quand on est une femme, a-t-elle expliqué lors d’une rencontre publique en juin. Je connais ma valeur, et je peux la monétiser.»

Florian Delafoi
Source : Le Temps (Suisse)

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