Mauritanie : Le gaspillage a mis la SNIM à genou

ALAKHBAR (Nouakchott) – Le Conseil d’Administration de la Société Nationale Industrielle et Minière de Mauritanie (SINIM) a approuvé jeudi la nomination de Hassan Ould Ely au poste de directeur général de la société, sur proposition du gouvernement mauritanien.

Le conseil d’administration s’est réuni jeudi – 8 novembre 2018 – à Paris, capitale française, à un moment où la dette de la société dépasse les 257 milliards d’ouguiyas avec une production qui stagne et des employés qui se plaignent de mauvaises conditions de travail.

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Durant la période 2009-2013 les prix du fer ont bondi, sur les marchés mondiaux, de 60,8 dollars à 187 dollars la tonne. Une situation qui a permis à la Société Nationale Industrielle et Minière de Mauritanie (SINIM) de réaliser 4 milliards de dollars de bénéficie, soit le triple du budget 2014 de l’Etat mauritanien (1.2 milliards de dollars).

La SNIM n’a pas profité de la période de vache grasse

Une partie des bénéfices est allées directement gonfler la poche de riches particuliers. Une autre a servi de placements non profitables à la SNIM.

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En effet, la SNIM n’a pas vu venir l’effondrement des prix du fer, la baisse de la production et son cout élevé et la colère des travailleurs. Pire, des courtiers sont entrés en lice pour doubler les pertes de la société.

Un des rapports obtenus par Alakhbar note : au lieu de diversifier les investissements dans l’industrie manufacturière et dans des secteurs productifs (…) la SNIM est devenue un instrument des autorités politiques qui l’ont surexploitée pour la construction de l’Aéroport International de Nouakchott et pour l’achat d’avions de la compagnie Mauritanian Airlines.

La SNIM a octroyé 15 milliards d’ouguiyas à la société « Nejah » pour la sauver de la faillite.  Ce qui équivaut au capital initial réuni de trois établissement bancaires.

Fondation SNIM : 11 ans d’existence, 20 milliards de dépenses

La fondation de la SNIM a accordé 4 milliards d’ouguiyas au groupe Ghadda pour l’achat de foin pour bétail qu’elle va remettre gratuitement au Commissariat à la Sécurité Alimentaire. Ce foin était commandé par le Commissariat qui, par la suite, a refusé de le réceptionner pour non conformité aux critères requis. La SNIM à payé la commande pour sauver le groupe Ghadda.

Cette fondation qui n’a que 11 an d’existence a dépensé 20 milliards d’ouguiyas. Et sur le site électronique de la SNIM, le lien vers les activités de la fondation ne fonctionne pas.

La SNIM est le deuxième contributeur dans le capital de la compagnie Mauritanie Airlines (30.97%) après l’Etat mauritanien (51,64%). Mais la société ne fait pas partie des actionnaires.

Le SNIM a décaissé 20 milliards d’ouguiyas pour la construction d’un hôtel 5 étoiles près de l’ancien Palais de congrès à Nouakchott. La pose de la première pierre a lieu en novembre 2015. Mais le délai de réception de l’hôtel est dépassé d’un an sans avancée dans les travaux.

La SNIM a financé à 5 milliards d’ouguiyas la construction d’un immeuble au centre de Nouakchott qui est resté fermé.

La SNIM a dépensé 3.5 milliards d’ouguiyas pour la création d’une usine de fabrication de poteaux électriques à Kiffa, ville natal de son ex-directeur général. L’usine a été vendue à la Société Mauritanienne d’Electricité (SOMELEC) à 4,5 milliards d’ouguiyas dont le régalement a tardé.

Une société affilée à la SNIM, l’ATTM est allée en faillit après avoir décaissé 14 milliards d’ouguiyas pour financer les préparatifs du Sommet de l’Union Africaine à Nouakchott.

Source : Alakbhar.Info

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