Diaspora Rouen : MFOUTOU Jean-Alexis, écrivain franco-congolais et professeur en sociolinguistique à l’Université de Rouen

Jean-Alexis MFOUTOU est arrivé en France en octobre 85. A son départ de Brazzaville son rêve c’est de poursuivre des études universitaires en sciences sociales. Son parcours est ponctué de réussites au plan universitaire et en parallèle des emplois saisonniers avant un emploi stable à l’éducation nationale comme professeur de français. Il est aujourd’hui professeur sociolinguiste à l’Université de Rouen et auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont le dernier « J’étais celle qui dérangeait » qui vient d’être publié par L’Harmattan. Marié et père de 3 enfants.

 

De Brazzaville à Tours : un parcours d’étudiant bien réussi (Première partie)

 

MFOUTOU c’est le nom que ses parents lui ont donné et qui signifie un enfant né après des jumeaux. Second d’une fratrie de quatre enfants il décrit cette période comme entouré d’une mère au foyer et d’un père cuisinier qui n’avaient de cesse de le pousser à faire des études. Ses parents ont compris très tôt que la réussite scolaire était la clé de la réussite sociale. Raison pour laquelle le jeune Mfoutou ne pouvait pas manquer volontairement l’école.  Jean-Alexis avait également reçu une éducation religieuse. Ses parents résolument chrétiens l’’avaient inscrit au catéchisme catholique. Il se souvient qu’arrivé au Collège il est rentré au séminaire où il avait fait ses études jusqu’à l’obtention du Bac littéraire. Il aurait pu devenir prêtre mais le destin en a décidé autrement puisqu’il va poursuivre ses études universitaires en France.

D’étudiant à l’Université de Tours au professeur sociolinguistique à l’Université de Rouen

Arrivé en France en octobre 1985, après avoir obtenu une bourse d’étude de son pays d’origine, le Congo-Brazzaville, Jean-Alexis MFOUTOU poursuit ses études à l’Université François Rabelais de Tours pour préparer dans un premier temps un DEA (Diplôme d’Etudes Approfondies) – Sciences Sociales Appliquées aux Développements. Une première rencontre avec l’univers estudiantin qui ne laisse pas indifférent le tout nouveau jeune étudiant en quête de repères. A part le dépaysement, la solitude au début le jeune congolais devait faire face aux démarches interminables pour l’obtention de la carte de séjour facilitée par les interventions à chaque fois de son Université. L’obtention rapide du DEA de Sciences Sociales Appliquées aux Développements a permis au jeune diplômé de s’inscrire en thèse. Une période plus difficile parce la bourse du gouvernement congolais se faisant rare. Pour remédier à cette situation il avait multiplié les emplois d’été en particulier faire des vendanges dans le sud de la France. Le salut viendra des cours de français qu’il va dispenser au collège pendant deux ans. Et plus tard après avoir passé sa thèse il enseigne au Lycée Flaubert à Rouen en Seine-Maritime. Avec une habilitation à diriger des recherches il encadre aujourd’hui des étudiants qui préparent une thèse de doctorat à l’Université de Rouen.

Réintégration dans la nationalité française

Dès lors que le jeune diplômé avait un travail stable et qu’il ’avait une femme et des enfants nés en France, faisant leurs études en France et dont l’avenir semblait être en France, l’acquisition de la nationalité française n’était qu’une formalité, une simple réintégration dans la nationalité française d’autant plus qu’il était né avant l’indépendance dans une ancienne colonie française. Sa vie était peut-être désormais en France plutôt qu’au Congo.

 

 

Propos recueillis par Bakala Kane

 

 

 

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