Mauritanie-Maroc : l’heure est à la diplomatie

A moins d’un mois de la table ronde initiée par l’ONU sur l’avenir du Sahara Occidental en décembre prochain à Genève, la Mauritanie et le Maroc tentent de se rapprocher davantage pour être fidèle au rendez-vous et surtout atténuer les divergences. Après la visite récente du chef de la diplomatie mauritanienne à Rabat avant Alger c’est son homologue marocain Nasser Bourita qui vient d’être reçu par le président mauritanien.

 Au centre des entretiens avec Ould Aziz les relations bilatérales et la situation régionale en particulier l’avenir du Sahara Occidental. Un vieux conflit qui envenime les relations entre les pays du Maghreb depuis les accords de Madrid de 1975 qui avaient consacré le partage du gâteau entre le Maroc et la Mauritanie jusqu’en 78 date du premier coup d’Etat militaire à l’issue duquel les autorités de Nouakchott restituèrent leur partie au Maroc. Mais cette neutralité mauritanienne va durer jusqu’en 2009. Avec Ould Aziz le rapprochement avec le Polisario et la pression du puissant voisin devenu incontournable sont mis à rude épreuve. Et depuis c’est le torchon qui brûle entre Nouakchott et Rabat. Presque une décennie de relations en dents de scie jusqu’au moment où le Maroc semble diplomatiquement avoir pris beaucoup d’avance en réintégrant l’Union africaine.

Cette nouvelle donne pousse la Mauritanie et l’Algérie à redéployer leurs efforts pour relancer le processus de l’autodétermination du peuple sahraoui avec l’appui de l’ONU chargée de renouer le dialogue avec tous les belligérants. C’est le sens de la table ronde du 5 décembre prochain à Genève pour débattre de l’avenir du Sahara occidental. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les gesticulations diplomatiques des ministres des affaires étrangères des deux pays. Après la visite du chef de la diplomatie mauritanienne à Rabat avant Alger c’est son homologue marocain qui vient de s’entretenir avec le président mauritanien. Cette visite de Nasser Bourita est un signe de décrispation entre les deux capitales et une volonté de Ould Aziz et du souverain chérifien Mohamed VI d’aplanir les difficultés de ce lourd dossier de l’ex-colonie espagnole. En déclarant cette semaine que le chef de l’Etat algérien a fait le bon choix de se représenter aux présidentielles le roi du Maroc ouvre ainsi des perspectives de dialogue avec l’ennemi juré  numéro un depuis les hostilités avec le Polisario.

 

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 03 novembre 2018)

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