En nommant un premier ministre technocrate et expérimenté le président mauritanien entend changer les hommes mais ce sera difficile pour son prochain gouvernement provisoire de faire face à une situation économique catastrophique. Tous les feux sont au rouge. La SNIM au bord du précipice, les ressources halieutiques invendables, une production agricole qui nourrit à peine les mauritaniens, une inflation galopante et une nouvelle monnaie qui dégringole.
La liste de ce qui ne va plus est très longue. Un tableau sombre à 5 mois des présidentielles qui traduit l’état de dégradation avancée de l’économie mauritanienne. Ould Aziz tente d’anesthésier la classe politique et la société civile en prétendant avoir des recettes miracles pour sortir de cette impasse économique qui perdure. Tous les feux sont au rouge. Les deux mamelles les plus importantes du budget de l’Etat se portent mal.
La SNIM d’abord, fleuron de l’industrie mauritanienne est en situation de surendettement. Le minerais de fer se vend d’année en année très mal alors que les dirigeants de la plus grande société nationale peinent à appliquer les réformes pour le redressement financier. L’entreprise est au bord de la faillite. Ensuite la pêche est aujourd’hui à son plus bas niveau d’exportation.
La Société d’Importation et d’Exportation du Poisson est presque à genou faute de preneurs. Le gros client nippon boude l’or bleu parce que la société a majoré ses prix de la dernière décade à 18000 dollars la tonne. C’est la quasi-totalité des sociétés nationales qui vont mal. Ajouter à cela une agriculture loin d’assurer la sécurité alimentaire en riz notamment. C’est aujourd’hui le secteur qui rapporte le moins à l’Etat ces dernières années. Le nouveau gouvernement aura du pain sur la planche.
Un nouveau défi au premier ministre avant avril 2019. Cette étape de transition est quand même importante pour la majorité pour accompagner le bilan du président Ould Aziz qui s’est beaucoup dépensé pour la victoire écrasante du parti. Ce sera son bilan contre les propositions de l’opposition.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 30 octobre 2018)
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