
Des droits de l’homme à la diplomatie ( deuxième partie)
« La chance ne sourit qu’aux audacieux ». Ce vieil adage colle parfaitement au jeune militant des droits de l’homme nommé à la faveur d’un coup de pouce chef de division des frontières à la direction nationale du protocole du Congo. Une structure qui relève du ministère des affaires étrangères exceptionnellement rattachée à la présidence de la république. Cette expérience lui permettra au bout d’une pratique protocolaire et diplomatique de se former à l’Ecole nationale d’Administration et de la Magistrature (ENAM) d’où il sort avec un DESS en diplomatie. Son rêve devient réalité. Le nouveau diplomate profite d’une nouvelle fonction pour approcher de près les grandes personnalités du pays et du monde. Cet univers très différent de celui de la sûreté nationale lui convient bien. Grâce à un réseau qu’il a tissé tout au long de cette expérience il va décider d’entreprendre des études en droit en France.
De Brazzaville à Rouen : un parcours de combattant
Jean-Pierre MPOUANDO est arrivé en France en janvier 2007 avec ses propres moyens. Sans bourse il va s’inscrire dans un premier temps à l’École des Hautes Études Internationales (HEI) de Paris. Après ce master professionnel en Études stratégiques et politiques de défense et dans un deuxième temps il entreprend en 2008 de s’inscrire à l’Université de Rouen pour préparer un doctorat en droit public. C’est le début d’un parcours de combattant qui va commencer par une prise en charge du Foyer des Cèdres.
5 années de galère
Ce centre d’hébergement et de réinsertion sociale lui sera d’un grand secours et dans cet endroit au cœur de Rouen devenu un refuge pour les sans domiciles fixes où il va partager de rudes épreuves avec eux en attendant la régularisation de son séjour. Le jeune étudiant va effectuer ainsi de nombreux travaux dans des ateliers d’adaptation à la vie active pour subvenir à ses besoins. Des années de galère et de multiples recours pour faire face à des obligations de quitter le territoire français avant enfin une régularisation en décembre 2012.
Vers un doctorat en droit à l’Université de Rouen
Une nouvelle situation qui lui permettra de préparer sereinement son doctorat en droit international public soutenu en mars 2016 sur « l’intervention de l’Union africaine dans les différends régionaux ». Une continuité dans ses recherches pour relancer les droits de l’homme au Congo et dans le reste du continent. Aujourd’hui il a des armes pour apporter sa pierre à l’édifice sur la sauvegarde de la paix et la sécurité internationale avec sa plume en publiant son premier ouvrage qui porte sur « Les limites de l’UA dans la résolution des conflits » tiré de sa thèse et qui vient d’être publié par L’Harmattan. commande@harmattan.fr
Intégrer les instances internationales
Son rêve maintenant c’est d’intégrer les instances internationales comme l’ONU ou africaines comme l’UA ou ONG internationales comme Amnesty International pour participer activement à l’instauration de la stabilité partout dans le monde condition sine qua non de la paix et de la sécurité internationale. A défaut le militant des droits de l’homme va continuer à mener des recherches en droit international. Une motivation supplémentaire pour interpeller l’ONU et tous les pays signataires de respecter les conventions et de traités sur les droits de l’homme.
Propos recueillis par Bakala Kane
(Reçu à Kassataya le 26 octobre 2018)
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