Diaspora Rouen : MPOUANDO Jean-Pierre, militant congolais des droits de l’homme et auteur des limites de l’UA dans la résolution des conflits

L’armée de père en fils ( Première partie)

Jean-Pierre MPOUANDO est originaire du Congo Brazzaville. Issu d’une famille modeste et d’un père qui avait intégré l’armée française en 1961 et servi à Bouar en RCA au sein de l’AEF. Il a poursuivi sa carrière dans l’armée congolaise avant de prendre sa retraite dans la police congolaise en qualité de commissaire en 87. Il décrit cette fin de carrière de son père comme un passage de témoin puisque c’est vers la police nationale en 1983 que le jeune Jean-Pierre fera ses premiers pas.

Une vocation née de sa volonté de découvrir un métier appris sur le tas et qui se révélera plus tard une véritable passion qui le conduira à occuper de hautes responsabilités militaires diplomatiques et politiques au Congo. Une ascension rapide dans la police nationale qui débute par le secrétariat général de la maison d’arrêt centrale de Brazzaville avant de diriger la Force publique du commissariat de police de Makélékélé dans la capitale.

MPOUANDO médiateur des quartiers de Brazza

C’est un officier de police dont la popularité fut dopée par trois événements précis. Le premier, le nouvel homme fort se distingue surtout en instaurant courageusement un climat de paix dans les quartiers de la capitale peuplés d’anciens rebelles armés de la récente guerre civile du 5 juin 1997 au Congo. Une médiation sociale réussie qui fera du jeune officier de police l’interlocuteur privilégié entre l’Etat et les populations. Et le deuxième est relatif à son passage en 96 au commissariat de Boko. Une fierté pour servir cette localité située dans la région du Pool où est né Alphonse Massamba DEBAT le deuxième président du Congo d’une grande intégrité pour le pays. Et enfin en 98 au commissariat de police à Oyo dans la région de la Cuvette centrale, précisément la ville de naissance du charismatique président congolais Denis Sassou NGUESSO. Des séjours mémorables dans les localités de deux anciens chefs d’état congolais les plus marquants après l’indépendance.

 

MPOUANDO militant des droits de l’homme

 

En réalité le jeune officier de police a appris beaucoup de choses de toutes ses rencontres. Ses affectations à l’intérieur du pays ont laissé des traces et contribué à une prise de conscience de la réalité des droits de l’homme bafoués dans son pays comme en témoigne la disparition des 353 congolais au Beach de Brazzaville ce débarcadère fluvial de la capitale congolaise en 1999 en dépit des garanties de protection promises par le gouvernement et le Haut Commissariat des Réfugiés (HCR). Cette atteinte des droits de l’homme pousse le jeune Jean-Pierre à étudier à l’ENAM et soutenir sur « Les mécanismes d’application des droits de l’Homme au Congo » en 2002 pour critiquer le gouvernement congolais. Et modestement son militantisme en 2006 au sein d’ONG nationales des droits de l’homme et d’Etudiants a contribué à l’arrestation manquée du patron de la police nationale Jean-François NDENGUET à Paris le 22 juin 2013.

 

Naissance d’un collectif des rescapés en France

 

Une arrestation à mettre à l’actif du collectif des rescapés en France dont la mission principale est de saisir les tribunaux français pour diligenter des procédures judiciaires contre les auteurs de crimes au Congo. Arrêté pour crimes contre l’humanité le chef de la police nationale fut libéré grâce à l’intervention du président congolais ami de la France.

Propos recueillis par Bakala Kane

 

 

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(Reçu à Kassataya le 24 octobre 2018)

 

 

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