Après 15 jours de tergiversations et de mensonges l’Arabie Saoudite reconnaît enfin la mort du journaliste dissident Kamal Khoshoggi dans les locaux de son consulat à Istanbul. Des aveux qui indignent le monde entier qui s’attend à ce que toute la lumière soit faite sur cette affaire pour punir les coupables. Dans le viseur des observateurs le prince héritier du royaume Salmane qui vient de limoger deux de ses meilleurs collaborateurs.
Et pour ajouter à cette liste de prétendus impliqués dans ce meurtre odieux du journaliste 18 personnes suspectes ont été arrêtées dans la capitale saoudienne. Pour les observateurs il s’agit de boucs-émissaires pour se cacher derrière un complot imaginaire pour protéger les vrais coupables. Seule une enquête indépendante sous l’égide de l’ONU pourrait déterminer les vrais responsables de cette nébuleuse et sale affaire qui n’honore pas la grande puissance pétrolière du monde.
En reconnaissant officiellement la mort de Kamal Khashoggi Riyad fait un pas vers la vérité. Des aveux qui indignent notamment deux ONG Internationales pour la protection des journalistes Reporters Sans Frontières et Amnesty International qui persistent et signent qu’elles ne veulent aucun compromis avec l’Arabie Saoudite. Sinon la communauté internationale risque de perpétuer des crimes impunis dans le monde. Ce sont les voisins immédiats du royaume les pays du golfe qui sont touchés par cette affaire qui commence sérieusement à empoisonner les relations et ternir l’image du géant du monde arabo-musulman. Déjà l’ennemi héréditaire Qatari jubile et demande la libération de 4 de leurs ressortissants disparus en juin 2017. Et c’est la Turquie la grande gagnante qui souhaite obtenir la levée du blocus imposé au Qatar par Riyad.
Les pays du Moyen-Orient du Maghreb et du reste de l’Afrique semblent être surpris de cette nouvelle gouvernance ambivalente du prince héritier dont le royaume est considéré comme le plus grand investisseur économique. Ce qui explique le silence ou le soutien de la plupart d’entre eux aujourd’hui mis devant le fait accompli. Quant aux puissances occidentales c’est l’hypocrisie qui fait place aux éventuelles sanctions en attendant une saisine internationale pour des enquêtes sur cette affaire. Et voilà la boucle est bouclée pour une crise internationale qui ne fait que commencer. Même les premières mesures de limogeage des proches du roi Salmane à savoir son patron de l’espionnage et l’un de ses meilleurs conseillers ne pourront pas arrêter l’histoire. Cette décision qui découle du conclave de la famille régnante cette semaine n’est qu’un prétexte pour sauver le trône qui chancelle à partir de maintenant.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 21 octobre 2018)
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