Mauritanie : les islamistes dans le collimateur du fisc

Des hommes d’affaires et des commerçants proches de Tawassoul seraient visés par une augmentation d’impôts et de taxes. La présidence de la république entend couper les marchés publics au premier parti de l’opposition à défaut de l’interdire.

Chaque jour qui passe les observateurs s’attendent à ce que le président mauritanien passe à l’acte depuis ses menaces pendant la campagne électorale et après les résultats définitifs des élections législatives municipales et régionales. Les bons résultats de l’UPR ne suffisent pas pour tourner la page parce que les performances du parti islamiste depuis 2013 ne sont pas tombées du ciel. Tawassoul a réussi sur le terrain social là où le président mauritanien a échoué. Ould Aziz ne veut plus cautionner cette avancée de l’islamisme politique qu’il risque de payer cher à long terme s’il ne prend pas les devants. La fermeture du centre de formation des Oulémas et l’Université Ibn Yassine va dans ce sens.

Mais aujourd’hui ces mesures ne semblent pas porter leurs fruits. Les médiations des sommités islamiques du pays y sont pour quelque chose. C’est vers le fisc que le président mauritanien se tourne pour essayer de couper les sources de financement des islamistes. Des hommes d’affaires et des commerçants proches de Tawassoul seraient visées cette semaine par une augmentation des impôts et taxes pour leur barrer la route des marchés publics. Mais les observateurs s’interrogent sur l’efficacité de telles mesures discriminatoires. Ould Aziz apparaît ainsi impuissant et tétanisé par des islamistes en position de force.

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 16 octobre 2018)

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