Après les élections de septembre dernier, l’UPR est à un pas du fauteuil présidentiel avec une majorité absolue au parlement. Le parti au pouvoir part favori mais le dernier mot revient aux électeurs. Alors que la majorité a les yeux rivés sur la personnalité en bonne place pour succéder au président Ould Aziz l’opposition est appelée à faire sa mutation profonde pour un second tour décisif en avril 2019.
Après l’élection du président de l’assemblée nationale et en attendant la nomination d’un nouveau premier ministre et son gouvernement, le problème de fond de la majorité pour 2019 c’est le choix du candidat le mieux placé pour succéder au président mauritanien. Les observateurs s’interrogent sur la personnalité qui sera cooptée au sein du sérail UPR ou au sein de l’armée. Dans les deux cas c’est un mauvais présage pour le pays confronté à une crise économique et politique aggravée par une dette publique abyssale et une nouvelle monnaie qui dégringole sur fond d’une fracture sociale qui grimpe.
En réalité le seul combat que mène le président sortant c’est la reconduction de son système féodalo-esclavagiste basé sur l’exclusion des communautés nationales Hratine et afro-mauritanienne. Face à cette vision pessimiste de l’avenir l’opposition qui a subi une lourde défaite aux élections de septembre est appelée à faire sa mutation au niveau du renouvellement des hommes et des femmes au sein des instances des partis et au niveau du fonctionnement de la démocratie interne. L’objectif final est d’arriver à un large consensus avec l’ensemble des forces démocratiques pour une candidature unique de l’opposition démocratique et un programme commun. C’est une rupture de pratique qui est pointée par les observateurs. Il s’agira pour l’élection présidentielle de 2019 de faire une relecture de la recomposition des partis politiques post-élections et de la cohabitation pour une Mauritanie réconciliée avec elle-même. Dans cette perspective le premier parti de l’opposition Tawassoul ne constitue pas un handicap idéologique malgré ce qu’en dit le pouvoir actuel. Au contraire la Mauritanie est une république islamique et dans sa gouvernance laïque en partie. La société mauritanienne aspirant à la modernité, l’islam est une religion d’unité et de progrès.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 12 octobre 2018)
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