Mauritanie : l’UDP arbitre en perspective des présidentielles 19

L’ascension fulgurante de l’UDP aux dernières élections est considérée par les observateurs comme une défaite politique de Ould Aziz qui entendait faire de l’UPR le plus grand parti du pays sans partage. Cette émergence d’une seconde force politique dans la mouvance présidentielle est un atout pour servir d’arbitre entre le parti du pouvoir et l’opposition en avril 2019.

Avec 6 sièges et 292 conseillers municipaux et 19 conseillers régionaux l’UDP (Union pour la démocratie et le progrès) a créé la surprise en bousculant l’UPR dans tous les scrutins des 1er et 15 septembre dernier. Il devient ainsi la troisième force après le parti islamiste Tawassoul, première force de l’opposition. Ce parti est dirigé aujourd’hui par la fille du feu Hamdi Ould Mouknass ancien chef de la diplomatie mauritanienne. Naha Ould Mouknass a repris le flambeau avec l’avènement de la constitution de 91 sous le régime de Ould Taya. Et depuis l’héritière du PPM a impulsé une nouvelle dynamique au parti et semble avoir conquis en quelques années l’électorat du Sud et des deux Hodhs et des avancées importantes dans la capitale. Cette ascension fulgurante est considérée par les observateurs comme une défaite politique de Ould Aziz qui entendait écraser tout sur son passage.

Cette nouvelle recomposition du paysage politique est un pas important vers l’émergence de nouveaux partis politiques capables de résister à la grande machine électorale que représente l’UPR. L’UDP est une menace non seulement pour la majorité à laquelle elle appartient mais également pour l’opposition dont la première force Tawassoul est actuellement traquée par le pouvoir qui veut sa dissolution. Ce contexte politique agité n’est pas favorable pour les opposants au régime de Ould Aziz qui doivent faire face à ce nouvel arbitrage d’une nouvelle force de la mouvance présidentielle.

Ainsi le FNDU et les autres partis de l’opposition se retrouvent entre le marteau et l’enclume avec en toile de fond de nouvelles alliances qualifiées de contre nature de la mouvance Hratine avec les nationalistes arabes d’obédience baasiste ( SAWAB-IRA) et nassériste ( FAR-APP) d’un côté et de l’autre la mouvance afro-mauritanienne en net recul mais incontournable pour toute élection et qui devra tirer toutes les leçons des scrutins passés. Dans ces conditions l’alternance démocratique tant rêvée par les mauritaniens est un double défi pour l’opposition appelée à faire sa mutation si elle veut un jour s’asseoir sur le fauteuil présidentiel. L’idée d’une candidature unique n’est pas mauvaise encore faudrait-il s’entendre sur un programme commun.

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya le 30 septembre 2018)

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