Développement social :  » le véritable impact qu’on peut avoir sur la vie d’un individu, c’est par l’apprentissage d’un métier ! »

Jeudi 26 septembre au centre vocationnel de l’Initiative et Développement (ID), appuyé par la Fédération Luthérienne Mondiale (FLM), à Bagdad en périphérie de Nouakchott, 65 jeunes, et individus en situation de handicaps, ont vu leurs cycles de formations professionnelles, sanctionnés par des diplômes et des kits complets pour débuter dans leurs secteurs d’activités.

Remise d'un kit de couture. Crédit: Mozaikrim/MLK

Remise d’un kit de couture. Crédit: Mozaikrim/MLK

L’adage séculaire du meilleur profit à « apprendre à pêcher, qu’à donner du poisson régulièrement » est au cœur de ce projet de formation de jeunes, initié par l’ONG locale ID, supporté et appuyé par la FLM. Un rappel que fait le représentant de la FLM, Mutshaila Kasongo, à l’occasion de son discours de cérémonie. « En tant qu’africain, nous n’avons pas besoin de nous définir la pauvreté. Nous la voyons chaque jour. Une des chances qui nous est donnée de casser son cycle est d’éduquer, former les gens. On ne peut être blâmé pour naître pauvre, mais dans certaines circonstances, on peut l’être pour mourir pauvre. Avec ID, qui a eu l’idée de ce centre vocationnel, ces jeunes ont l’opportunité de cultiver cette chance d’avoir été formés à l’électricité, la cordonnerie, la coiffure, l’informatique… » dit-il.

« Le partenaire ID a accompli un travail extraordinaire en formant ces 65 jeunes femmes et hommes, ainsi qu’en situation de handicaps. Cette remise de diplômes est la dernière étape d’un travail de longue, très longue haleine. Et elle n’est qu’une porte d’opportunités pour que ces jeunes puissent assumer des responsabilités dans leurs vies d’adultes. L’effort doit être0 permanent à partir de maintenant. Le monde n’est pas tout le temps juste mais ce type de chances peut ajouter à rééquilibrer un tout petit les choses pour certains » opine ému, le coordinateur régional des programmes de la FLM, Pablo Lomoro, venu spécialement pour cette occasion.

Des horizons nouveaux

Une indépendance nouvelle qui ouvre des horizons nouveaux pour ces jeunes (et quelques moins jeunes) qui pourraient profiter de ce tremplin pour renforcer l’importance des services qu’ils pourraient offrir. « Ces kits et la formation préalable sont une double chance: imaginez que ces individus s’unissent en groupes d’intérêt, ils pourront encore viser plus loin économiquement: si les informaticiens de réunissent pour ouvrir un cyber, les perspectives sont plus importantes que chacun isolé dans son coin » précise Moussa Gandega, responsable des programmes de la FLM en Mauritanie.

Coumbis Koïta est l’une des bénéficiaires de la formation en informatique, et vient de recevoir son lot de matériel dont un ordinateur. « Je n’ai pas encore de projet fixe, mais je pense à travailler de manière plus spécialisée. Avant je travaillais dans un restaurant comme serveuse. Aujourd’hui je peux aspirer à travailler dans une ONG » témoigne-t-elle.

A côté d’elle, les yeux brillants de fierté d’une des mamans de bénéficiaires, Aichetou Star, insiste sur le changement potentiel que cette formation apporte dans leur vie. « Ma fille a arrêté l’école tôt. Je commençais à désespérer de ce qu’elle ferait de sa vie, quand Dieu a mis cette opportunité de formation sur son chemin. Je remercie du fond du cœur ID et la FLM pour cette action inédite, que je préfère pour notre dignité, à des dons ponctuels d’argent ou d’aliments. A ma fille de faire son lot d’efforts dorénavant » affirme-t-elle avec force.

Remise d'un kit d'électricité des mains du représentant de la FLM en Mauritanie. Crédit: Mozaikrim/MLK

Remise d’un kit d’électricité des mains du représentant de la FLM en Mauritanie. Crédit: Mozaikrim/MLK

Continuer sur la lancée 

« Une 2ème promotion de cordonnerie est en cours, avec 20 jeunes. D’autres unités innovantes sont en cours de création et de lancement. Le marché économique est tellement lacunaire au niveau de l’offre locale sur certains produits et services, qu’il y a des formations pratiques à créer et donner, à celles et ceux qui ont le moins de chances de profiter de telles formations » affirme Yacouba Tandia, co-fondateur de Initiatives et Développement.

 

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Mamoudou Lamine Kane

Source : Mozaikrim (Le 27 septembre 2018)

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