États-Unis : L’effet Trump sur les écoles de journalisme

Aux États-Unis, de plus en plus d’étudiants demandent à se former au journalisme. Une première depuis de nombreuses années. La politique de Donald Trump, mais aussi l’émergence de grands sujets de société comme le mouvement #MeToo peuvent expliquer cette recrudescence.

“L’ère Trump, son afflux d’informations et l’émergence de nouvelles façons de raconter des histoires semblent donner un élan aux écoles de journalisme”, a constaté The New York Times dimanche 16 septembre. Le quotidien américain fait part d’un nouvel intérêt des jeunes envers le journalisme, notamment politique et d’investigation.

Dans de nombreuses universités, le nombre d’aspirants journalistes est en nette augmentation par rapport à la rentrée précédente : “Au Philip Merrill College of Journalism de l’université du Maryland, on estime que 130 étudiants en première année entrent à l’école de journalisme cet automne. Soit une hausse de 50 % par rapport à l’année dernière.”

En attaquant la presse, Trump crée des vocations

 

“Le président pourrait avoir un effet positif sur nous”, témoigne dans le New York Times Lorraine Branham, la doyenne de l’université de Syracuse. Cette dernière compare l’effet Trump à “la vague d’étudiants de la génération antérieure, inspirée par les journalistes qui ont rendu public le scandale [du Watergate] qui a poussé le président Nixon à quitter ses fonctions”.

“Chaque fois que Trump désigne les journalistes comme les ‘ennemis du peuple’, qu’il évoque les ‘fake news’ ou qu’il fait huer les journalistes de la Maison-Blanche lors d’un rassemblement”, énumère Lucy A. Dalglish, doyenne de l’université de Merrill, les étudiants sont plus nombreux à décider de s’inscrire en journalisme. Les attaques répétées du président contre la presse, paradoxalement, semblent créer des vocations.

Le numérique, les Amérindiens et #MeToo

 

Mais la gouvernance de Donald Trump et son attitude envers la presse ne sont pas les seules explications. “Les nouveaux étudiants en journalisme sont attirés par le pouvoir d’information des réseaux sociaux et les innovations technologiques. Ils veulent s’intéresser à des communautés souvent négligées, comme les Amérindiens, ou s’inspirer de reportages sur le mouvement #MeToo, qui a fait la lumière sur des agressions sexuelles longtemps cachées”, comme le rapporte Christopher Callahan, doyen de l’université d’État de l’Arizona.

Malgré cette hausse récente, le nombre de diplômés en journalisme est encore loin d’avoir retrouvé le niveau qu’il avait avant la crise de la presse. Les nouveaux diplômés en journalisme, en effet, sont nettement moins nombreux qu’au début du siècle : “Les collèges et les universités ont décerné 13 900 bachelors [l’équivalent d’une licence en France] et environ 1 800 Masters dans ce domaine, selon les dernières données fédérales. Ces chiffres ont diminué de 9 à 10 % par rapport aux sommets atteints au début de la décennie.”

The New York Times – New York

Source : Courrier international

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