Une retraite bien méritée et fructueuse (Troisième partie)
Néné Sow-Camara est à la retraite depuis 2013. Une transition qu’elle avait bien anticipée en créant une Association en 91 pour sa ville natale, « YAKARE » qui veut dire Espoir et Solidarité dans plusieurs langues du Sénégal. L’occasion de continuer à œuvrer pour le développement de son pays d’origine grâce au CASEG (Centre d’Animation Socio-éducatif de Guinguinéo.
Le département SM et la Région de Normandie s’engagent pour la coopération décentralisée
Cette démarche d’avoir un pied à Guinguinéo son village natal et un pied à Rouen sa ville d’adoption répond à la volonté de Néné Camara-Sow de transmettre son expérience à ses compatriotes sénégalais surtout aux femmes qui constituent la majorité de la population mais analphabète le plus souvent et aux élèves avenir de demain. Dans le cadre de la coopération décentralisée entre le département de la Seine-Maritime et la Région de Normandie et Guinguinéo, des projets de développement ont été réalisés avec notamment la construction, la réfection d’écoles ainsi que le parrainage d’enfants et l’envoie de divers matériels surtout informatiques.
Aujourd’hui il existe une médiathèque construite en 2009 et financée par ces deux collectivités locales avec d’autres partenaires et mécènes dont le coût est estimé à plus de 40.000 Euros (25 millions de francs Cfa). Ces subventions ont permis de scolariser davantage les filles. Un credo de l’Association qui va initier divers projets .
Yakare initie un nouveau projet écologique
L’Association Yakare a parrainé plus de 100 élèves depuis 1994 durant toute leur scolarité à raison de 15.000 FCFA par trimestre et une vingtaine d’entre eux sont professionnels aujourd’hui. La plupart sont des enseignants en exercice dans différentes régions du Sénégal. Ils reviennent pendant les vacances au bercail.
Et sans doute c’est la question de l’environnement qui lui tient à cœur. Une problématique qu’elle vient de traduire dans les faits avec ce projet intitulé, ENVIRONNEMENT, EDUCATION et CITOYENNETE. Ce qui explique des navettes interminables entre Rouen et sa ville natale pour accompagner les enseignants, les élèves et les encourager dans la prise de conscience de l’importance de l’écologie, un nouveau défi du XXI ème siècle. Des actions avec des animations pédagogiques sont faites par des animateurs dans les écoles primaires sous sa houlette et celle du CASEG.
Engagement citoyen couronné par l’éducation nationale
Et ce n’est pas un hasard si le ministre de l’Education Nationale a décerné un diplôme d’Honneur au CASEG pour tout son engagement éco-citoyen. Un autre satisfecit c’est la reconnaissance du Réseau Eco Citoyen de la Région de Kaolack sur les actions menées dans les écoles et dans les quartiers sur la question de l’environnement. A partir de ces constats, les élèves du Collège et du Lycée ont créé un Club environnement que la doyenne Néné a formé et accompagné.
La diaspora oubliée par les politiques
Cependant un bémol. Son plus grand regret, c’est que le Sénégal ou ses dirigeants politiques ou non ne prêtent pas attention à la Diaspora, surtout le potentiel que celle-ci pourrait apporter au pays non seulement en terme de manne financière mais également de matière grise très expérimentée et certainement utile pour l’émergence du pays.
Beaucoup de retraités restent en France, faute d’activités non monétaires qu’ils pourraient mener au Sénégal avec leurs compatriotes sur place. Malheureusement Il manque un espace de coordination de potentielles actions avec ceux qui voudraient apporter et échanger avec leurs frères et sœurs du Sénégal par exemple une maison des Sénégalais de l’Extérieur pour se concerter et proposer des actions apolitiques, des actions avec et pour la société civile.
Propos recueillis par Bakala Kane
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